Abstract FR:

Cette thèse analyse les conditions de production, de diffusion et de réception des images satiriques dans la presse périodique illustrée parisienne entre 1881 et 1914. La fin du siècle est marquée par le très grand succès d'un art considère comme « mineur », relayé par une intense sociabilité artistique. Ce microcosme, évoluant entre culture boulevardière, Montmartre et Quartier Latin, produit en nombre des images d'une audace nouvelle, relayées par des manifestations charivariques qui déclenchent les foudres de la justice et des Ligues de vertu. Les directeurs de presse pèsent de façon décisive sur la production formelle. Partages entre fascination technicienne et anti-modernité, les dessinateurs s'efforcent de répondre aux attentes du public tout en revendiquant un rôle social. Du rire à l'indignation, la caricature n'est pour eux qu'affaire de Vérité, prétexte pour exprimer leur difficulté à se situer sur la scène artistique. LIs reflètent ainsi les interactions entre haute culture (certains dessinateurs revendiquent être aussi des peintres), la culture de masse et le débat public par l'impact inédit de leurs oeuvres, des campagnes boulangistes à l'affaire Dreyfus. Le corpus est constitué de quatre titres étudiés de fçon comparative, La Caricature (1880-1904), Le Courrier français (1884-1913), Le Rire (1894-1914) et Le Pêle-mêle (1895-1914). Le travail fait apparaître leurs modes de fabrication, leurs stratégies commerciales, leurs lignes éditoriales respectives ainsi que la réclame qui contribue à les financer. . Il s’appuie sur l’analyse de 1338 images, extraites des périodiques étudiés.