thesis

Les provinces désunies du Rio de la Plata : souveraineté et représentation politique dans l'indépendance argentine (1808-1821)

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Abstract EN:

This study concerns the ten first years of the argentine independance, during which Buenos Aires, capital of the former vice-royalty, tries to maitain its domination on its whole juridiction. We have studied the transfer of sovereignty from the spanish king to a "nation" composed of all the cities. We have checked the validity of the return of the sovereignty to the "pueblos", analyzing their political response and adaptation to the revolutionary reforms coming from the capital. This one is facing a main contradiction insofar as it must create a political system based on political representation, avoiding at the same time the dissolution of sovereignty, representation meaning for the cities the conquest of self-governement. The study relates, on one side, the creation of a representative system -which leads to the reunion of the tucumdn congress in 1816- and, on the other side, the fight of the cities for self-governement. On the opposite way, the efforts made by the ruling political class -partly identified with the Buenos Aires elite and the military leaders- to maintain unity and centralization are conflicting with these attempts. This tension leads to the end of buenos aires leadership in the year 1820, followed by the declaration of the provincial independances and the efforts of the political and military leaders to restore unity by convening a representative congress. Analyzing the differents forms of political representation, the electoral patterns, the representants position in relation with their communities and their role in the assemblies, we have showed that the contradiction between nation-state and communities in inherent to sovereignty a well as to political representation.

Abstract FR:

Ce travail porte sur les dix premières années de l'indépendance argentine, durant lesquelles la capitale de l'ancienne vice-royauté, Buenos Aires, tente de contrôler l'ensemble de sa juridiction. Nous avons étudié le transfert de la souveraineté qui s'opère, à partir de la révolution de mai 1810, de la personne du roi vers une "nation" constituée de l'ensemble des cités (pueblos), acteurs politiques de base dans le monde hispanique. Nous avons montré le caractère effectif de la rétrocession de la souveraineté aux cités en étudiant leurs réactions face aux changements impulsés par la capitale. Le pouvoir révolutionnaire se trouve ensuite confronté à un problème politique de premier ordre, qui est d'organiser une représentation des cités tout en évitant la fragmentation de la souveraineté, la représentation signifiant pour les cités la possibilité d'obtenir l'autonomie de gouvernement qui constitue leur idéal politique. Le travail retrace l'organisation du régime représentatif, dont l'apogée est atteinte en 1816 avec la réunion du congrès de Tucuman, et la lutte des cités pour acquérir leur autonomie, en vertu d'une conception égalitaire de leurs statuts juridiques. A ces tentatives s'opposent les efforts de la classe dirigeante -partiellement confondue avec les élites de la capitale et les chefs militaires - pour maintenir coute que coûte un état unifié et centralise, principalement dans le but de mener à bien la guerre contre les royalistes. Cette tension entre souveraineté "nationale" et souveraineté des pueblos se retrouve dans les conceptions et les pratiques de la représentation, ce que nous avons mis en évidence en étudiant les diverses facettes de l'expression politique des communautés, l'évolution de la définition du citoyen, le régime des élections, les figures du représentant, le lien des députés avec leurs commettants et leur rôle dans les assemblées de la période.