Le phenomene des "relations" dans la societe chinoise d'aujourd'hui
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The use of personal relations or social network as a means to a practical end is a universal phenomenon prevalent in all societies, under all political regimes. This practice, however has reached its paroxysm in china during the last decade. In this thesis, i have tried to show the diffrent aspects of the phenomenon and provide explanations for it. The thesis is divided into three parts. In the first part, i deal with the cultural aspect of the phenomenon by a study of the cultural predisposition observable in the prevalent mentality and the behavioral patterns of today' chinese. The second part of the thesis concerns the institutional aspects. I have shown how the resort to relations is an absolute necessity in everyday life and how the social system established in 1949 actually reinforces this practice. In the third part, i have continued to give a picture of the material and bureaucratic constraints that make the resort to relations unavoidable for each and every chinese, but emphasis will be on the ways the chinese take advantage of the lopholes in the social-economic system, thanks to the recent slackness in the party's control and to the newly adopted social values. On top of that, the frantic search for material wealth brings this social practice to a new paroxysm, as is evident in the numerous examples detailed in my thesis.
Abstract FR:
L'utilisation des relations personnelles ou des reseaux a des fins instrumentales est un phenomene universel, repere dans toutes les societes, sous tous les regimes politiques. Mais en chine cette pratique a pris des formes extremes depuis une quinzaine d'annees. Dans cette these, j'ai essaye d'etudier ce phenomene, de montrer sa genese et son evolution. Elle comprend trois parties. Dans la premiere, apres avoir repertorie les differents aspects du phenomene, j'ai tente une explication culturelle : j'y montrais comment le recours aux relations pour resoudre des problemes ou obtenir des interets etait un mode d'action approuve par la culture chinoise traditionnelle. La deuxieme partie est consacree aux causes institutionnelles: j'y etudiais comment le recours aux relations est indispensable dans la vie en chine, c'est-a-dire comment les contraintes et les opportunites inherentes au regime etabli en 1949 obligent et incitent les citoyens chinois a tout obtenir par relations. Dans la troisieme partie, l'accent est mis sur l'impact des reformes sur le recours aux relations. L'idee centrale peut se resumer en ceci : les reformes de deng xiaoping pour sortir le pays du blocage et de la pauvrete ont donne un coup de fouet aux pratiques de copinage et de corruption existantes deja dans les decennies precedentes, d'une part par l'elargissement de la marge de manoeuvre laissee aux individus, d'autre part par la legitimite accordee a l'engagement productif et a la poursuite de l'interet personnel et communautaire. Comme le dit le sociologue francais jean-luc domenach, + en decentralisant, deng a libere les energies mais aussi les egoismes. Grace a l'appat du gain, il a legitime l'engagement productif, mais aussi l'erosion des valeurs et des disciplines sociales ; (dans "le role des facteurs exterieurs", in chine: le grand reveil, in nouveaux mondes, n0 2 - ete 1993, cres, p. 128).