thesis

Les rapatriés d'Afrique du Nord face aux politiques gouvernementales 1962-1987

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

After the decolonisation, the French state had to have a massive influx of people from the former North African colonies. It had to set up a huge welcoming policy for more than one million people in less than five years. Once the repatriates had been welcomed, the French authorities had to show concern about their integration, which meant providing them with jobs and housing. It forced them to set up a policy centralising job opportunities and housing construction. At the end of the sixties, the integration of the North African repatriates was said to be globally achieved but at the same time a rise in their own political claims occurred – compensation for lost belongings, amnesty for the men who had chosen to fight on the French side during the war and the moratorium on the debts of the expatriates. Some associations of repatriates were then created to defend theses issues. They formed a lobby acting along with local or national politicians. Each election was an opportunity to put pressure on the French authorities and get satisfaction. In 1966, the first claim for amnesty was taken into account. However it was not until Charles de Gaulle's government left power that the first law on indemnities was voted (1970). Other laws followed (1974,1978,1987). After the last law had been voted (July 1987), the associations of repatriates had nothing to fight for. So they tried to keep on living by having a growing need to transmit a memory and a history. As a result rivalries arose within those associations, first to know which memory would be transmitted but also to have this memory turned into official history by the French authorities. The latter were then asked to resolve on the wars of memory which raged around the Algerian War and the colonial history.

Abstract FR:

Avec les décolonisations, l'Etat français se retrouve confronté à une arrivée massive de populations venues des anciennes colonies d'Afrique du Nord. Il doit mettre en place une vaste politique d'accueil pour plus d'un million de personnes en moins de 5 ans. Une fois les rapatriés accueillis, les pouvoirs publics doivent se préoccuper de leur intégration, c'est-à-dire veiller à leur fournir un travail et un logement, ce qui les obligent à concevoir une politique de centralisation des offres d'emplois et de construction de logements. A la fin des années 1960, l'intégration des rapatriés d'Afrique du Nord est considérée comme globalement achevée mais elle se double d'une montée des revendications politiques qui leur sont propres: indemnisation des biens perdus, amnistie pour les hommes s'étant engagés du côté de l'Algérie française, moratoire des dettes des réinstallés. Des associations de rapatriés se forment et s'organisent autour de ces idées de façon à se constituer en lobby agissant auprès des hommes politiques locaux ou nationaux. Chaque élection est l'occasion d'exercer des pressions pour obtenir satisfaction. Les premières revendications concernant l'amnistie sont prises en compte à partir de 1966. Mais il faut attendre le départ du pouvoir du général de Gaulle pour que la première loi sur l'indemnisation soit votée (1970). D'autres suivront (1974, 1978 et 1987), à chaque fois précédées d'une campagne acharnée des associations de rapatriés et des hommes politiques qui les soutiennent. Il faut donc attendre 25 ans après le grand rapatriement algérien de 1962 pour que les rapatriés obtiennent enfin satisfaction sur presque tous les points. A la suite du vote de la dernière loi qui achève de compléter l'indemnisation et instaure un effacement total des dettes de réinstallation (juillet 1987), les associations de rapatriés se retrouvent "orphelines de combat". Elles cherchent alors à se perpétuer en prenant en charge le besoin – grandissant chez les rapatriés – de transmission d'une mémoire et d'une histoire. Pour cela, des rivalités se font jour au sein des associations pour savoir quelle mémoire sera transmise mais aussi pour que cette mémoire soit transformée en histoire officielle par le biais des pouvoirs publics. Ceux-ci sont alors sommés de se déterminer dans les guerres de mémoire qui font rage autour de la guerre d'Algérie et de l'histoire coloniale.