Une histoire politique du mouvement olympique : l'exemple de l'entre-deux-guerres
Institution:
Paris 10Disciplines:
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Pourquoi faire du sport ? A cette question, les hommes du Comité international olympique (CIO) répondent dès 1894 qu'il s'agit de préparer le jeune adulte aux échéances de demain ; goût de l'effort et de l'émulation, du risque, canalisation des énergies viriles ; mépris de la mort, formation du combattant, et par extension toutes les caractéristiques psychologiques susceptibles de servir les grands desseins de la patrie. Encore faut-il que les initiateurs du mouvement olympique soient entendus du monde politique des + grands ; Etats occidentaux ? C'est en tous cas la mission qu'ils s'attribuent encore dans l'entre-deux-guerres ; l'éducation de l'élite de la Nation, de l'enfant du peuple, de l'indigène, etc. , demeure le centre de leur réflexion pédagogique. C'est également parce qu'il est nécessaire de redresser une jeunesse en voie de dégénérescence, que les Jeux olympiques sont censés dynamiser les réformes éducatives. Au retour de la Première Guerre, leur projet est bousculé par de nouveaux courants de pensée. Le mouvement féministe, ouvrier, la SDN et les fédérations internationales qui composent le mouvement olympique, reprochent à ce sénat pédagogique, son exiguité et le contenu même des réformes qu'il propose, au caractère nettement + conservateur, voire + fascisant, impénétrable ; ce dynamique réseau travaille inlassablement à l'application des réformes sportives, et cela contre vents et marées, n'hésitant pas si besoin est, à asseoir sa crédibilité sur les Etats totalitaires pour affermir l'olympisme. Cependant, il ne parvient pas à enrayer l'émergence du sport-spectacle et ses avatars (professionnalisme, nationalisme outrancier) au détriment de son propre projet pédagogique. Contradictoirement, le CIO joue à ravir de la concurrence que se livrent les grands états de l'entre-deux-guerres, ce qui contribue accessoirement à doper les nationalismes. Le risque pour son avebir est d'autant plus grand que les Jeux se déroulent à Berlin en 1936, période pour le moins tendue s'il en est. De même, il les prévoit à Tokyo en 1940. A ce titre, les archives laissent apparaître un désir appuyé de composer avec les plus grands Etats (Angleterre, France, Etats-Unis, Allemagne, Japon) pour donner en priorité du prestige à l'olympisme et le faire exister, alors que paradoxalement les hommes du CIO se rallient pour l'essentiel aux fascismes dans l'entre-deux-guerres.