La filiation de Bonnevaux-Ordre de Citeaux (XIIe-XVe siècles) : contribution à l'étude des réseaux monastiques
Institution:
Saint-EtienneDisciplines:
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Bonnevaux en Dauphiné est le septième monastère fondé par Cîteaux. Sa filiation rassemblait au début du XIIIe siècle seize abbayes d'hommes situées dans le quart sud-est de la France actuelle, neuf sous la tutelle directe de Bonnevaux,-Mazan, Tamié, Montpeyroux, Valmagne, Valbenoîte, Valcroissant, Ulmet puis Sauve-Réal-, six sous sa tutelle indirecte -Bellaigue, Silvanès, Le Thoronet, Sénanque, Bonneval, et Les Chambons. La formation de ce réseau dans une aire géographique où la concurrence monastique était forte fut lente et complexe : cette famille rassemblait à la fois d'authentiques abbayes cisterciennes et des fondations d'origine érémitique qui avaient adopté les usages de Citeaux avant leur incorporation officielle à cet ordre. Peu de fautes graves furent relevées au sein de ce réseau dont le bon fonctionnement reposait sur la qualité des relations établies entre les différentes communautés et leur abbé-père dont l'autorité s'exerçait dans le cadre strictement défini par la Charte de charité, au cours des élections abbatiales et lors des visites régulières, effectuées sous l'étroit contrôle du chapitre général qui servait de ciment entre les abbayes cisterciennes. Seuls quelques abbés de ce réseau - dont certains furent appelés à exercer d'importantes fonctions au service de l'Eglise et de l'ordre cistercien - eurent conscience d'avoir la charge d'une vraie famille, la notion de filiation restant abstraite pour la majorité des religieux et l'appartenance à une filiation n'entraînant pas, ipso facto, de solidarité forte entre tous ses membres ou de rivalité avec les autres familles cisterciennes. Quelques relations privilégiées furent tissées entre certaines abbayes de la filiation, sur des périodes très restreintes, mais celles-ci ne prirent jamais le pas sur les liens qui avaient été établis entre les différentes abbayes cisterciennes par Etienne Harding au début du XIIe siècle, l'appartenance à l'ordre cistercien restant la plus forte.