L'aumonerie militaire francaise : 1914 à 1962
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Abstract EN:
The French chaplains' corps, reorganized in 1880 by a law supplemented from 1881 to 1944 by decrees, comprises three sectors : Roman Catholic, Protestant, and Jewish, with Islam being represented only during world war II. Up to 1940, the chaplains' corps hardly exists except in times of wars, overseas military operations or occupation of foreign territories such as Rhineland, and its hierarchy remains very loose : there are chaplains rather than a chaplains' corps. In the garrisons in France, it amounts to a few charities for the soldiers, outside the barracks, and without any real structure. The IVth Republic provides a synthesis between the Vichy and the free French forms of chaplains' corps. From the first one, it retains the idea of a territorial and permanent chaplains' corps, made up of civilian personnel as far as France herself is concerned. From the second, it takes up the principle of a greater integration of the chaplains' corps within the army, this chaplains' corps being kept in reserve for foreign theatres of operations. The institution is centralized within each denomination. The Roman Catholics are under the authority of a vicar for the armies. As it is at the heart of the relations between state and churches, the chaplains' corps tries to reconcile religious convictions with patriotic or even militaristic feelings. If, during World War I, the two are undeniably linked, this link is interpreted by Vichy more as the traditional alliance between the army and the church, whereas it is seen as a crusade against Nazism by the Free French. It becomes trickier during the war in Algeria, when the chaplains' corps reminds people of their moral principles, enlightens their consciences but does not condemn men. Finally, the institution concurs to peace. Within the French forces in Germany, it meets the clergy and congregation of that country. From 1958 onwards, the aim of the Lourdes international military pilgrimage is the same.
Abstract FR:
Réorganisée par une loi en 1880, que complètent plusieurs décrets de 1881 à 1964, l'aumônerie militaire en France comporte trois branches, catholique, protestante et juive ; l'islam n'est représenté que pendant la 2ème guerre mondiale. Jusqu'en 1940, l'aumônerie n'existe pratiquement qu'en période de guerre, d'opérations militaires outre-mer ou d'occupation de territoires étrangers, comme en Rhénanie, et elle reste peu hiérarchisée : il y a des aumôniers plus qu'une aumônerie. Dans les garnisons de métropole, elle se résume à quelques oeuvres pour les soldats, en dehors des casernes, et sans véritable structure. La IVème république fait la synthèse entre l'aumônerie de Vichy et celle de la France libre. De la première, elle retient l'idée d'une aumônerie territoriale, permanente, constituée de personnels civils, pour la métropole. De la seconde, elle adopte le principe d'une intégration plus grande de l'aumônerie militaire dans l'armée, cette aumônerie étant réservée aux théâtres d'opérations extérieures. L'institution est centralisée au sein de chaque culte. Les catholiques la place sous l'autorité d'un vicaire aux armées. Au coeur des relations entre les églises et l'Etat, l'aumônerie s'efforce de concilier des convictions religieuses avec des sentiments patriotiques voire militaristes. Si pendant la Grande Guerre, la conjonction entre les deux ne fait aucun doute, elle est plutôt interprétée dans le sens d'une alliance du sabre et du goupillon à Vichy et dans celui d'une croisade antinazie dans la France Libre. Elle s'avère plus délicate pendant la guerre d'Algérie, où l'aumônerie rappelle les principes moraux, éclaire les consciences mais ne condamne pas les hommes. L'institution concourt enfin à la paix. Au sein des forces françaises en Allemagne, elle rencontre le clergé et les fidèles du pays. Le pèlerinage militaire international de Lourdes, à partir de 1958, va dans le même sens d'un rapprochement entre les soldats catholiques des armées occidentales.