Reconstruire la maison du sultan : ruine et recomposition de l'ordre urbain au Caire : (1350-1450)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis deals with a century of dramatic changes in the history of the Mamluk sultanate in Egypt and of its capital, Cairo. Maqrizi's famous description of Cairo and his thinking of the inquity of power as the main reason of the country decay- an hommage paid to Ibn Khaldûm's thought_ has been inspired by the actual ruin of the city as the begining of the XVth century. Indeed, since the end of the XIVth century and the decisive swing of Barquq's reign, the Mamluk State has accomplished its aggiornamento. The sultanate was reinforced by the hands, and the mamluks of his household; the declining wealth of the country was concentrated in their hands, and the city reconstructed according to the new balance of powers, in a quite dramatic way. Henceforth, the great urban works are implemented by the sultans. Their civil servants, especially the ustadar, and the Great Eunuchs are displacing the amirs the main characters of the edility of the city which turns out to be the basis of their new wealth. On the contrary, the amirs keep their part in governing the city and maintaining order, in spite of the outbursts of the young Mamluks violence.
Abstract FR:
La thèse entreprend d'étudier un siècle de changements profonds dans l'histoire du sultanat mamelouk d'Egypte et de sa capitale, Le Caire. La ruine matérielle de la ville au début du XVe siècle, conséquence des épidémies de peste et de l'appauvrissement du pays, a dicté à Maqrizi sa grande description historique du Caire et une réflexion sur l'injustice du pouvoir, cause première à ses yeux de la ruine du pays, où l'on voit un écho à l'oeuvre d'Ibn Khaldun. C'est que depuis la fin du XIVe siècle et le règne décisif de Barquq, l'Etat mamelouk fait son aggiornamento à la crise. La reprise en main du sultanant par le souverain et les hommes de sa maison, la concentration entre leurs mains des richesses déclinantes du pays entraînent une redistribution de pouvoir, dont la reconstruction spectaculaire du Caire donne la mesure. Désormais, les grands chantiers sont ceux des monuments des sultans. Leurs administrateurs civils, l'ustadar tout particulièrement, mais aussi les grands eunuques de la maison du sultan prennent le relais des émirs sur le terrain de l'édilité urbaine et investissent au Caire leur fortune nouvelle. Le gouvernement de la ville et le maintien de l'ordre urbain, en revanche, restent aux mains des émirs. Mais la répartition nouvelle de leurs résidences, leur retranchement dans l'espace urbain, laissent la grande ville en proie aux violences des jeunes mamelouks du souverain. La capitale paie le prix de la reconstruction de la maison du sultan.