Les jours et les hommes de la première Compagnie royale des Indes Orientales (1664-1704)
Institution:
LorientDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
After Colbert created the French East India Company in 1664, ships brought clerks, assistant traders, traders, and directors into the Indian peninsula. From 1665 to 1704 these men had to learn to live in, negotiate with and establish themselves in the East Indies. The first acts to carry out were: ascertaining India, establishing the Company’s organisation, and setting up trading posts within the peninsula. As a result, agents had to learn to cohabitate, to communicate with the Indians (Moors and Hindus), and to position themselves in regards to other Europeans (English, Dutch, Danish and Portuguese). This period also encompassed a nautical element: determining a sea route, taking time and weather limitations into account, understanding navigation in Indian waters and most importantly the fragility of this element separating metropolis from colony and one that often led to misunderstandings. The Company’s establishments sprang up on both sides of the seas, be it Brittany, Pondicherry, in Bengal or on the Indian or French coasts. Despite all this, the weight of adverse circumstances overwhelmed this first Company. Enduring three European wars and numerous Indian conflicts, the trading posts barely set up struggled to deal with this unfavourable state of affairs which dealt the final blow to a structure already torn apart. The French East India Company was an economic failure but paved the way for French settlements in India in the 18th century.
Abstract FR:
Après la création en 1664 par Colbert de la première Compagnie royale des Indes Orientales, les navires amenèrent dans la péninsule indienne des commis, sous-marchands, marchands et directeurs, qui de 1665 à 1704, durent apprendre à vivre, à négocier et à s’imposer dans les Indes. Le premier apprentissage fut celui de l’Inde, de l’organisation de la Compagnie et de l’établissement des comptoirs dans la péninsule. Par conséquent, les agents durent apprendre à vivre ensemble, à communiquer avec les Indiens (mores et hindous), et à se positionner vis-à-vis des autres Européens (Anglais, Hollandais, Danois et Portugais). La période fut aussi celle de l'expérience de la mer : la détermination de la route maritime, la prise en compte des contraintes de temps, l’appréhension de la navigation indienne mais surtout la fragilité d’un élément qui sépare métropole et colonie et qui crée une source d’incompréhension. De part et d’autres de l’élément maritime, sortaient de terre en Bretagne, à Pondichéry, en Bengale, sur les côtes indiennes et françaises, les établissements de la Compagnie. Malgré cela, le poids des conjonctures accable cette première Compagnie. Traversés par trois guerres européennes et par de nombreux conflits indiens, les comptoirs à peine créés peinèrent à faire face à ce contexte défavorable qui donne à la structure, déjà écartelée, le coup de grâce. La première Compagnie des Indes échoue sur le plan économique mais pose les jalons durables des installations françaises en Inde au XVIIIe siècle.