Les relations politiques et économiques entre l'Italie tyrrhénienne et la Maghreb au XVe siècle
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
A partir de sources provenant surtout des archives de Gênes et de Sicile (Trapani), la thèse se propose d'étudier les relations entre l'Italie tyrrhénienne et le Maghreb en s'efforçant de prendre le point de vue des Etats du Maghreb du XVe siècle, surtout le royaume hafside qui domine la région à cette époque. Les relations de cet état musulman avec les pays chrétiens s'inscrit dans la continuité de la politique des grands empires musulmans de la période classique (Abbassides ou Fatimides) qui utilisent les étrangers pour leurs compétences spécifiques (en particulier la défense) et celle des empires berbères (Almoravides et Almohades) qui possèdent une milice chrétienne et font appel aux marchands italiens pour obtenir des armes et des matières stratégiques en principe interdites de commerce. Au XVe siècle, les souverains hafsides Abu Fares et Uthman entreprennent une politique d'hégémonie au Maghreb et l'alliance avec les Latins est destinée à conforter cette politique. Les Latins doivent apporter des armes et des produits interdits qui, avec la milice chrétienne, consolident le pouvoir et réduisent les velléités d'autonomie des provinces. Ils doivent surtout apporter leurs bateaux pour assurer les transports à l'intérieur du royaume hafside et vers les autres pays musulmans, l'Egypte et le royaume de Grenade. En contrepartie ils ont accès au commerce international du royaume hafside et reçoivent des concessions exclusives de pêche du corail (Tabarka et Marsacares) et du thon (Sousse). Panni les Italiens tyrrhéniens, les Génois offrent leur service de bateaux privés et les Florentins (comme les Vénitiens) leurs galées d'Etat. Les Siciliens (et les Catalans) sont exclus de cette politique à partir du milieu du siècle en raison de la politique agressive d'Alphonse Venvers le Maghreb. Les Génois et les Toscans (comme les Vénitiens et les Catalan) créent des communautés de marchands qui vivent au Maghreb et dont le statut est fixé par des traités et qui dépendent étroitement du souverain. Ces problématiques se poursuivent après le XVe siècle avec la création d'un comptoir génois à Tabarka au XVIe siècle qui exploite le corail de la région et qui devient un important centre de la traite des céréales jusqu'à sa conquête par le pouvoir de Tunis au milieu du XVIIle siècle.