Abstract FR:

Etudies a travers le prisme de plusieurs variables, les processus de gestion du personnel au credit lyonnais entre 1863 et 1939 ont permis de mettre en evidence deux grandes evolutions et d'identifier une correlation entre deux types d'innovation. La premiere grande evolution traduit l'adaptation des processus a des contraintes essentiellement internes liees au changement de dimension de l'entreprise entre 1863 et 1913. La deuxieme grande evolution porte sur la transformation des relations sociales entre la direction et le personnel. Elle resulte de deux facteurs, social et politique. Le facteur social trouve son origine dans la crise d'identite ,que traversent les employes de banque au debut des annees vingt ; puis, ne serait-ce qu'avec les lois sur les contrats collectifs de travail, les delegues du personnel, le conseil de discipline paritaire et la conciliation et l'arbitrage obligatoires, le gouvernement du front populaire instaure un nouveau mode de relations sociales qui permet aux salaries du credit lyonnais de participer a la gestion sociale de leur entreprise. D'autoritaire, le systeme des relations sociales dans l'etablissement est ainsi devenu plus democratique. Malgre les relations de dependance que les dirigeants du credit lyonnais entretiennent desormais avec leurs partenaires, partenaires-adversaires (etat et syndicats d'employes de banque) et partenaire-associe (syndicat patronal), ils conservent une autonomie de gestion pour gerer le personnel parce qu'ils dispsosent de la capacite a creer une identite propre et d'une capacite d'action en modulant notamment les facteurs de production. C'est precisement l'analyse comparee de l'evolution des couts du capital humain et technique qui a permis de corriger la vision simplificatrice de l'innovation technique comme facteur de deregulation sociale.