thesis

Représenter le Roi ou la Nation ? : les membres de la Chambre des Communes au service de la diplomatie anglaise (1660-1702)

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Ambassadors in the Early Modern period contributed to the shaping of a new European sociability while representing competing military powers increasingly defined by distinctive national identities. Those men were their sovereign's personal envoy, but the instructions the latter would write to them coexisted with other requirements expressed by their fellow-countrymen. Hence it is worth stressing how ambassadors did interact with their own society and what their relations were with its various institutions and pressure groups. Seventeenth-century England provides a suitable case-study of the numerous interactions existing between domestic affairs and foreign policies. The Stuart Restoration in 1660 was warmly welcomed by the great majority of the social elite, but it did not solve major institutional issues such as the parliamentary role in royal diplomacy. Through a collective biography of 53 MPs employed as ambassadors on the continent, analogies as well as conflicts between the parliamentary and diplomatic representations have been exposed and discussed. In the various countries in which they resided, they had to take into account the strong mercantile interest and defend the Protestant cause in sensitive circumstances. While standing up for the nation's wishes, as expressed at Westminster, they had to satisfy their king, who relied on them to convey on the continent the peaceful image of a reconciled kingdom under a tight royal grip. "Those MPs-diplomats" tried to fit the continental adventure - including the risks and the gratifications of travelling, negotiating and the discovering of unknown societies - within the burden of their family and local responsibilities attached to their electoral mandate.

Abstract FR:

De récents travaux sur les ambassadeurs ont permis de mettre en valeur à la fois leur rôle dans l’émergence d’une sociabilité européenne et leur appartenance à des puissances rivales se démarquant progressivement les unes des autres par la création d’identités nationales. Ces hommes étaient les représentants personnels d’un souverain mais les instructions que ce dernier leur rédigeait ne constituaient pas l’unique fil d’Ariane qui les reliaient à leur pays. Il importe de tenir compte de leur inscription dans la société, de leurs rapports avec les diverses institutions et les groupes d’influence qui la composaient. L’Angleterre de la seconde moitié du XVIIe siècle constitue un exemple privilégié des nombreuses interférences entre les affaires domestiques et la politique extérieure. A travers une biographie collective des 53 membres de la chambre des Communes au service de la diplomatie, il a été possible de mettre en valeur les analogies et les conflits entre les représentations parlementaires et diplomatiques. Séjournant dans des pays où les intérêts commerciaux étaient essentiels, où les tensions religieuses étaient palpables, ils devaient se faire les porte parole des voeux de la nation, tels qu’ils étaient exprimés à Westminster tout en se conformant aux exigences de leur monarque. Ces derniers attendaient d’eux qu’ils puissent présenter sur le continent l’image d’un royaume réconcilié et soumis à leur volonté. Ces « parlementaires diplomates » tentèrent de concilier l’aventure du continent et tout ce qu’elle comporte – les risques et les gratifications du voyage, des négociations – avec le poids des responsabilités familiales et locales liées à leur charge de représentant.