Le mouton au coeur de la Sologne, entre tradition et innovations (XVIIIe siècle-second empire)
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Abstract EN:
In the 18th century, pastoral pressure was so strong in Sologne that is contributed to the degeneration of the territory into a swampy land, where only the Sologne ovine race, a marvel of adaptation to such hostile natural environment, could manage to thrive. Both speculative and extensive sheep breeding – one not exclusive of the other – provided the local peasants with their main source of income. But, in spite of extra-regional markets for the sale of Sologne flocks, the country remained proverbially poor and any attempted evolution was bound to fail, because of the meagre soil, low demography, the pre-eminence of wood breeds, and the system of land tenure. Nevertheless, from the 1750s onwards, major agro pastoral innovations followed one another, without questioning traditional grazing. Under the Second Empire, however, new orientations in forestry and hunting, the stoppage of pasturing on heasther, and the inadequacy of fodder production, put an end to sheep breeding and the Sologne ovine race.
Abstract FR:
Au XVIIIème siècle, la pression pastorale est si forte en Sologne qu’elle contribue à la dégradation du territoire en un pays de landes marécageuses où, seule la race ovine Solognote, merveille d’adaptation à ce milieu naturel hostile, peut prospérer. A la fois spéculatif et extensif – l’un n’excluant pas l’autre – l’élevage ovin procure le principal revenu des paysans. Or, en dépit des larges débouchés extra-régionaux des produits des troupeaux, le pays est dans une misère proverbiale, où toute évolution semble vouée à l’échec par la pauvreté du sol, la faible démographie, la primauté de l’élevage des bêtes à laine et le régime foncier de la grande propriété. Néanmoins, à partir des années 1750, des innovations agropastorales majeures se succèdent. A la fin du XVIIIe siècle, apparaissent des essais d’élevage à l’anglaise, puis, sous le Premier Empire, la création de bergeries modèles où sont élevés les Mérinos par la haute noblesse. A partir des années 1830, l’introduction de races ovines anglaises, par des gentlemen-farmers passionnés de progrès, n’arrive pas non plus à remettre en cause l’élevage traditionnel. Cependant, sous le Second Empire, les nouvelles orientations sylvicoles et cynégétiques, la disparition des champais de bruyère et l’insuffisance des productions fourragères finissent par sonner le glas de l’activité pastorale ovine. Après avoir résisté à toutes les innovations, l’élevage ovin et la race Solognote n’ont plus leur place en Sologne, une contrée que certains espéraient comme « de bois et d’élevage » et qui tend vers un « pays de bois et de chasse ».