Abstract FR:

L'objet de cette these est l'histoire politique d'oran, chef lieu de departement francais en algerie coloniale, entre 1930-1939. La france ayant exporte son modele republicain outre-mer, nous retrouvons a oran, ville de 200 000 habitants, les memes partis, elections, institutions qu'en metropole, avec la singularite coloniale que seuls les europeens et les juifs naturalises font partie du corps citoyen. Au debut de notre periode, nous analysons que la lutte electorale s'etablit autour du discours antijuif, exalte par le mythe latin construit par les colonisateurs. L'arrivee en mai 1934 d'un personnage charismatique comme l'abbe gabriel lambert, elu maire sans etiquette et sans capital politique, bouscule les references partisanes en forcant les oppositions a elaborer des programmes plus stimulants. L'epoque de la formation des fronts (populaire, national, paysan) se clot par la victoire du candidat socialiste sfio aux legislatives de 1936. L'affrontement entre les deux camps est alors engage. D'une part, lambert prend la tete du rassemblement national, accueillant les nouveaux partis de droite comme le ppf ou le psf qui s'etablissent facilement dans le departement. D'autre part, les partis et les associations de gauche organisent une importante propagande pour recruter tant dans les milieux europeens qu'indigenes musulmans. Ces derniers sont de plus en plus sollicites pour adherer aux nouvelles formations ainsi qu'a leurs propres organisations, creees pour soutenir un projet d'emancipation politique. Dans cette situation de competition, nous avons teste la validite du concept d'affrontement politique << simule >> ou non. En effet, dans cette ville, dont la population d'origine iberique est majoritaire, non seulement la guerre civile espagnole se rejoue avec les mots, mais aussi les partisans politiques s'affrontent directement sur la conception de la souverainete francaise en colonie.