thesis

Jean Fourastié, la productivité et la modernisation de la France : (années trente - années cinquante)

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Besançon

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The recognition of productivity in France is the fruit of a long process which, depending on the economic situation and the particular French context, involved several groups of people with different concerns. Productivity first guided the work of engineers and company directors between the two World Wars. Productivity then entered into theories of statisticians and economists who, like André L. A. Vincent at the “Institut de Conjoncture”, thought deeply about technical progress, national accounting and economic information during World War II. Finally, in 1945, when efforts are made to rebuild and modernize the French economy to catch up with America's high living standards, productivity is at the core of the strategies implemented by technocrats like Jean Fourastié, Fourth Republic politicians like Robert Buron, company directors and trade-unions officials who peopled ministerial cabinets and semi-official commissions like the “Commissariat du Plan”. With the help of the United States Technical Assistance Program (USTAP), of the Bureau of Labor Statistics and thanks to the “psychological shock” of the productivity missions, this small but influent “bataillon sacré de la productivité” sought to convince the French of the need to import new working methods and to pacify industrial relations

Abstract FR:

En 1945, alors qu'il s'agit de reconstruire et de moderniser l'économie française afin de rattraper les hauts niveaux de vie américains, la productivité est au cœur des stratégies des chefs d'entreprise comme des modernisateurs qui peuplent cabinets ministériels ou commissions para-étatiques. Cette consécration est le fruit d'un long processus qui, au gré de la conjoncture et des particularités françaises, a associé plusieurs groupes d'acteurs aux préoccupations différentes : la productivité guide d'abord l'action des ingénieurs et des patrons de l'entre-deux-guerres ; elle est ensuite l'objet de réflexions théoriques de la part de statisticiens et d'économistes qui réfléchissent au progrès technique, à la comptabilité nationale et à l'information économique pendant l'Occupation ; elle sert enfin de discours mobilisateur ambigu à un « Bataillon Sacré de la productivité » animé par Jean Fourastié et Robert Buron et composé de technocrates ou d’ingénieurs qui, avec l'aide des Etats-Unis, grâce au support conceptuel fourni par Fourastié et au « choc psychologique » des missions de productivité, veulent convaincre les Français de la nécessité d'importer de nouvelles méthodes de travail et de pacifier les relations sociales