Les structures et les relations familiales dans le comté de Belfort de 1650 à 1840 : analyse de la pratique notariale
Institution:
Nancy 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Testaments and contracts of marriage constituted most of the 4000 documents retained between 1650 and 1804. An evolution which seems to show the importance held by lineage. And then a move towards the couple can be pointed out between the second half of the XVIIth and the beginning of the XIXth Century. There exists a gap between the town of Belfort with its "modernities" and the remaining county consisting of the smaller towns and more traditional villages. Community clauses and donations more describe families extended to three generations, ascending and collateral, generally constituting 12 to 14 people. The gradual decline of the community clause and the promotion of the residuary legatee and not only usufructuray in the second half of the XVIIIth Century, show the shift towards the couple. The fate of the wife is improving : she shares equally the goods acquired during the marriage ; her function of natural guardian is acknowledged in case of widowhood ; divorce allows her to free herself from neglect, bad treatment and forced marriages. Children are on an equal footing in the sharing of goods. It is an equality of value rather than nature ; the son of the family gets the paternel roof for private or professional use, but he has to shelter or indemnify the daughter of the family. The portion of inheritance set aside for one of the coheirs before apportaioning as well as the portion to which a child is entitled bring a correction to this equalitarian strategy. Micro history enables to change scale and to study relationships within each family. Among tanners and other merchants, ironmasters, craftsmen and "seigniorial" officers, a few great names stand out. The great family of Belfort : Felmez, Blétry, Noblat, and those of the tabellions themselves : Delaporte, Bourquenot, Roussel, were reconstituted and analysed. This family scale contributes in a significant way to the great general conclusions.
Abstract FR:
Les contrats de mariage et les testaments ont constitué l'essentiel des 4000 documents retenus entre 1650 et 1804. Une évolution qui montrerait l'importance occupée par la lignée puis un glissement vers le couple est lisible entre la seconde moitié du XVIIème et le début du XIXème siècle. Il existe un décalage entre la ville de Belfort, porteuse des "modernités" et le reste du comté qui se compose des villes plus petites et des bourgs plus traditionnels. Les clauses communautaires et les donations décrivent plutôt de familles dites élargies à trois générations, ascendantes et collatérales, soit 12 à 14 personnes. Le déclin progressif de la clause communautaire et la promotion du conjoint héritier universel et non plus usufruitier dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, sont des indicateurs du recentrage vers le couple. Le sort de l'épouse connaît des améliorations : elle participe à égalité au partage des biens acquis pendant le ménage, sa fonction de tutrice naturelle est reconnue sous condition de viduité, le divorce lui permet de se libérer de l'abandon, des mauvais traitements et des mariages forcés. Les enfants sont à égalité dans le partage des biens. Il s'agit d'une égalité de valeur plutôt que de nature, le fils de famille reçoit la maison paternelle à usage privé ou professionnel, mais il doit héberger ou dédommager la fille de la famille. Le legs par préciput et la légitime viennent corriger cette stratégie égalitaire. La micro histoire permet de changer d'échelle et d'étudier les relations au sein de chaque famille. Parmi les marchands tanneurs, les maîtres des forges, les négociants, les artisans et les officiers seigneuriaux quelques grands noms se détachent. Les grandes familles de Belfort : les Felmez, les Blétry, les Noblat, celles des tabellions eux-mêmes : les Delaporte, les Bourquenot, les Roussel ont été reconstituées et analysées. Cette échelle familiale apporte une contribution notable aux grandes conclusions générales.