Approches démographiques et sociales des ménages toulousains entre 1695 et 1790
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
La capitation de 1695 et le recensement de 1790 sont deux sources riches d'informations. L'indication de la profession des chefs de ménage en 1695 permet de les énumérer, par secteurs d'activité, puis de les localiser précisément par rues. On peut ainsi visualiser leur regroupement tel qu'il existe depuis le Moyen-âge. De façon générale, on constate la volonté de tous les Toulousains de résider à proximité du lieu de travail. La capitation est le premier impôt proportionnel en France. Son instauration s'accompagne d'une volonté d'équite sociale et économique. Elle permet d'établir une hiérarchie socio-économique entre les ménages toulousains. La reconstitution de quelques familles au cours du XVIIIe siècle permet de déterminer si la mobilité sociale ascendante existe dans cette société aux structures figées. De nombreux exemples prouvent que oui, mais la stabilité de génération en génération est la norme. La localisation des groupes sociaux dans la ville montre que les quartiers sont très différenciés, mais la cohabitation existe aussi car si les groupes sociaux les plus élevés ne s'aventurent pas dans les quartiers pauvres, les populations pauvres trouvent leur place dans les quartiers à dominante noble. Les deux sources utilisées donnent une description détaillée des ménages toulousains, il est donc possible de réaliser une étude démographique à deux dates distantes d'un siècle. En utilisant la hiérarchie établie, il est possible de comparer la taille et la structure des ménages toulousains en fonction de critères sociaux. L'ensemble de la population se caractérise par une domination des ménages à structure simple, de fortes proportions de solitaires et très peu de ménages à structure complexe. C'est contraire à ce qui a été découvert dans la France méridionale rurale en fonction de pratiques successorales identiques. On constate alors que les recensements sont trompeurs puisque les contrats de mariage révèlent un nombre de cohabitation entre deux ménages de deux générations plus élevé. D'autre part, les nombreuses contraintes qui caractérisent le milieu urbain (porte mortalité, déracinement, habitat, etc) sont peu propices à la constitution de ménages complexes.