La formation des diocèses septentrionaux de la Gaule du VIe au Xe siècle (Arras-Cambrai, Tournai et Thérouanne) : mission, topographie chrétienne et culte des saints
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Lille 3Disciplines:
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La présente recherche se veut une contribution au processus de christianisation des campagnes du Nord de la Gaule pendant le haut Moyen Age. Trois aspects ont été privilégiés. Une première partie s'est interrogée sur la notion de mission. Les documents hagiographiques laissent penser que la religion chrétienne ne s'implanta véritablement qu'au VIIe siècle. Il apparaît en fait que cette époque correspond à une phase de réorganisation des institutions ecclésiastiques et d'intégration plus forte de cette partie périphérique du monde franc dans le royaume de Neustrie. Une seconde partie a cherché à dessiner la topographie chrétienne, urbaine et rurale, des différents diocèses. Entre les VIIe et Xe siècles, le réseau des sanctuaires s'étoffe considérablement. Chaque diocèse en vient ainsi progressivement à présenter une physionomie bien particulière. A Cambrai, la cité épiscopale et ses sanctuaires (notamment la cathédrale) s'imposent comme le véritable centre du diocèse. Au même moment, dans le diocèse de Thérouanne, c'est le monastère de Sithiu qui assure le rôle de lieu central dans la vie religieuse. Dans la vallée de l'Escaut, cette fonction semble dévolue aux abbayes gantoises et au monastère d'Elnone. Tournai connaît alors une certaine éclipse, en raison de la résidence des évêques à Noyon. Ce mouvement s'accompagne enfin d'un développement différencié du culte de saints privilégiés dans chaque diocèse. C'est l'objet de la troisième partie. Dans le diocèse de Cambrai, on observe l'effort délibéré des évêques pour promouvoir le culte des saints évêques dans la cité épiscopale. Dans le diocèse de Thérouanne, les cultes et les dévotions sont développés et entretenus autour des reliques que possèdent les deux communautés de Sithiu : Saint-Bertin et Saint-Omer. Dans le diocèse de Tournai, une certaine pénurie de modèles locaux de sainteté explique le nombre important de translations de reliques ou encore d'inventions de figures proposées à la dévotion des fidèles