Abstract FR:

Malgré l'abondante production des quarante dernières années en histoire urbaine, il est un pouvoir qu'exerçaient certaines villes à la fin du Moyen Âge qui demeure encore mal connu, celui de rendre justice. La ville de Saint-Quentin, qui constitue le milieu d'étude envisagé, fut l'une des rares villes du royaume de France qui, à certains moments de son histoire, fut investie pleinement de la capacité de faire justice. Cette thèse a d'abord abordé la mise en place et le développement de la justice municipale sous l'angle de l'acculturation face aux pouvoirs judiciaires concurrents (seigneurs,. Roi, Eglise) et ! sous celle du développement de l'espace judiciaire urbain d'abord créé autour du culte de Saint- Quentin. L'utilisation de la méthode prosopographique a permis de démonter le rôle dominant des bourgeois dans l'exercice de la justice dans la ville, tant au niveau municipal que royal, féodal et ecclésiastique. La pratique judiciaire a envisagé la justice civile sous le double angle du contrat et du conflit. Mais, pour étudier le crime, une approche criminologique, c'est-à-dire sociale et judiciaire, a été privilégiée. En dernier lieu, les voies de recours ont permis de d'aborder de manière synthétique la question de la querelle de juridiction. À la fin du Moyen Âge, la justice apparaît comme un outil d'affirmation de l'identité et du pouvoir bourgeois.