thesis

Seigneurs, maisons et vacants : la Cerdagne du dixième au quatorzième siècle

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Toulouse 2

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the historiography of the Pyrenees, the house has been considered the organizing principle for political, social, and spatial relations, while the mountainous topography has been thought to explain village settlement patterns, family structures, and land appropriation and management. This research project was conceived in order to re-examine this schema in light of the written archival evidence from the tenth to fourteenth centuries. Using an extensive base of documentation, composed of both charters and notarial records, the goal of this research was to analyze the complex net of political and social relations in which these houses were bound. In the tenth century, the casae subject to servicium coexisted with those free from any seigneurial obligations. Afterward however, the settlement pattern was profoundly influenced by feudo-vassalic relations. From the middle of the twelfth century, the mansus was omnipresent, and the emergence and consolidation of a princely state and economic transformations changed the structures of society. Furthermore, new legal formulas and the arrival of Roman law profoundly remodelled the ways political relations were defined as well as those of land rights and rights to forest and pasture. By the thirteenth and fourteenth centuries, an elite of powerful families had emerged which controlled communal representation, ecclesiastical institutions, and access to uncultivated lands.

Abstract FR:

Au regard de l'historiographie pyrénéenne, la maison constitue la cellule ordonnatrice des relations politiques, sociales et spatiales cependant que la montagne plie à ses contraintes le maillage de peuplement, les formes de l'habitat, les structrures familiales et les formes d'appropriation et de gestion du sol. Notre souhait a été de confronter ce schéma aux contingences des sources écrites et des lectures sur les sociétés féodales. Ancré dans un cadre chronologique large, Xe-XIVe siècle, l'enjeu de ce travail est d'interroger, à partir d'un dossier contextuel dédoublé entre chartes et actes notariés, les ressorts du jeu politique et social noué autour de ces maisons. Aux casae de l'an mil, qui se partagent entre casae déliées de tout lien seigneurial et casae soumises au servicium, succéda un maillage de cellules profondément informé par les relations féodo-vassaliques. A partir du milieu du XIIe siècle, l'omniprésence du manse est patente, alors que l'émergence et la consolidation de l'état princier et les transformations de l'économie bousculent les structures de la société. Les mutations des modes d'énonciation juridique, intervenues avec la pénétration du droit romain, remodèlent en profondeur l'énoncé des liens politiques et des droits sur les terres et les ressources sylvo-pastorales. Aux XIIIe et XIVe siècle émerge une élite de puissantes maisons qui contrôle la représentation au sein des communautés d'habitants, les institutions ecclésiales ou encore l'accès aux vacants.