Les services secrets de la France Libre : le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA), 1940-1944
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
From 1940 to 1944, the Bureau Central de Renseignement et d’Action (BCRA) was the link between the Free French – in London and Algiers – and those who, in France, committed themselves in the resistance against the occupying forces. This service of a new type was created and managed by André Dewavrin (Passy). Throughout the war, an important and successful part of its activities has been to collaborate with the Intelligence Service to create intelligence networks. In 1941, it started to collaborate with the Special Operations Executive (SOE) in order to create a Secret Army under the orders of general de Gaulle as well as to conceive and to implement destruction plans so that the reaction of the enemy would be delayed when the allied landing happens. After June 1942, the BCRA was also in charge of implementing the political missions that the Commissariat National à l’Intérieur was working out. A service with so wide functions was subject to covetousness and criticisms. It was accused by de Gaulle’s enemies to be a powerful instrument that served the political ambitions of the Free French leader. It is a fact that de Gaulle has always been anxious to keep his control on the BCRA, consequently on action in France. This service served his will to assert French sovereignty towards the Allies and to assert the state authority towards the leaders of resistance organisations in France. Among de Gaulle’s followers, some accused the BCRA to turn into a law under itself. It is a fact that the activities of this service were so important for the success of de Gaulle’s political plans that its leaders could secure themselves an important position in the gaullist state
Abstract FR:
Entre 1940 et 1944, le Bureau Central de Renseignement et d’Action (BCRA) assura la liaison entre la France Libre – à Londres et à Alger – et les résistants qui, en France, luttaient contre l’occupant. Ce service secret d’un type nouveau fut créé et dirigé par André Dewavrin (Passy). Tout au long de la guerre, il s’attacha avec succès à mettre sur pied des réseaux de renseignement avec le soutien de l’Intelligence Service. A partir de 1941, il entreprit de mener une action de type paramilitaire en collaboration avec le Special Operations Executive (SOE). Il s’agissait de créer une Armée Secrète obéissant au général de Gaulle et d’élaborer et mettre en œuvre des plans de destruction afin d’entraver la capacité de réaction de l’occupant au moment du débarquement. A partir de juin 1942, il fut en outre chargé de mettre en œuvre les missions politiques élaborées par le Commissariat National à l’Intérieur. Ce service aux fonctions étendues suscita convoitises et critiques. Les adversaires du général de Gaulle lui reprochèrent d’être un puissant instrument au service des ambitions politiques du chef de la France Libre. De fait, de Gaulle veilla toujours à en conserver le contrôle, s’assurant ainsi le contrôle de l’action en France. Le BCRA servait sa politique d’affirmation de la souveraineté française vis-à-vis des Alliés et sa politique d’affirmation de l’autorité de l’Etat vis-à-vis des résistants métropolitains. Parmi les gaullistes, on reprocha au BCRA de s’être mué en Etat dans l’Etat. De fait, l’importance que revêtait l’action de ce service pour le succès du projet politique gaulliste permit à ses dirigeants de se ménager une place de choix au sein de l’Etat gaulliste.