Abstract FR:

Dans la recherche qu'il a faite dans le centre-sud de Madagascar, Barthélémy Manjakahery parle du passé d'une région dans laquelle l'approche historique se heurte au problème des sources. Dans la réalisation de son travail, l'auteur fait appel non seulement aux sources écrites, mais également à l'approche archéologique et aux données de la tradition orale. En partant de l'étude du site d'Erimoho pris dans le contexte du passé des hautes vallées de la Menakompy, Barthélémy Manjakahery nous présente les résultats de ses investigations autour de six axes. Il s'attache d'abord à des considérations quant au contexte naturel de la région étudiée auxquelles s'ajoutent un survol du problème de découpage administratif et une analyse des sources disponibles en matière d'histoire régionale. Le deuxième volet du travail nous donne l'organisation de l'espace dans le site d'Erimoho. En tant qu'espace anthropise, ce dernier comporte des structures murallaires associées au bétail. Quant aux espèces végétales, les fonctions symboliques voire thérapeutiques de ces dernières, mériteraient d'être étudiées. Quant au troisième volet, la démarche archéologique offre l'occasion pour l'auteur de montrer l'importance de l'approche pédologique dans l'étude d'un site à bétail, à l'exemple d'Erimoho. Aux XVIIIeme/XIXeme siècles, ce dernier joue le rôle d'un site de parcage de bétail lors de la pratique des anciennes razzias, faits analysés dans le quatrième chapitre. Les deux derniers chapitre retracent les aspects inhérents à l'occupation territoriale régionale en vue d'une histoire de peuplement de la région. On sait que diverses populations sont passés dans cette dernière lorsqu'elles ne s'y sont pas fixés. La pénétration des troupes coloniales françaises ne va pas sans bouleverser la situation socio-politique locale entrainant ainsi le déclin du site d'Erimoho.