thesis

Le chapitre et les chanoines de la "Noble et Insigne Eglise de Saint-Martin de Tours" au XVIIIe siècle (1709-1790)

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Bordeaux 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the eighteenth century, secular canon chapters were often shown /presented as ecclesiastics associations leaned on their privileges considered as archaic only worried about their conservation. The argument is repeated in traditional historiography which considers them as “citadels of the past”. The study of Saint Martin de Tours collegial chapter enables to confirm that statement as well as it qualifies it. Ancient Church, the prestige of which was due to the worship of “the Gaul Apostle” and to the kings protection, secular abbots with a mighty and varied temporal, with impressive incomes, the collegiate church lost its Exemption privilege which set it out of the control of the Archbishop of Tours in 1709. From then on, the chapter worked on preserving a large amount of benefits meanwhile they were leading a policy of restoration of their image and reaffirming the capitulary finalities, especially against rival companies such as the Cathedral Chapter or the city bodies. In this prospect, canons attended to give back to liturgical ceremonies their long lost magnificence in a restored building; they attended to the strict respect of canons obligations in the spirit of Trent, to lead in a regular and more and more rational way their goods and rights management, thanks to a stricter control of their lands. They also took care of always remaining in the strict limits of orthodoxy as far as religious matters were concerned as their commitment against Jansenism proves it. This policy was lead by “enlightened” canons. Indeed, the study of their mentalities, their readings, their way of life helps understand that they were much more open minded and impregnated with the spirit of “Les Lumières” than one would suppose them to. However, internal conflicts and financial problems slowed down the expected restoring and prevented the chapter from understanding what was at stake in 1789. The current adaptation was roughly broken by the abolition of the capitulary institution in 1790.

Abstract FR:

Au XVIIIe siècle, les chapitres de chanoines séculiers sont souvent présentés comme des corps d'ecclésiastiques arc-boutés, sur des privilèges considérés comme archaïques, et uniquement préoccupés à leur conservation. Cette thèse est reprise par l'historiographie traditionnelle qui voit en eux des «citadelles du passé». L'étude du chapitre collégial Saint-Martin de Tours permet à la fois de vérifier et de nuancer cette vision. Eglise ancienne, au prestige lié au culte de « l'Apôtre des Gaules » et à la protection des rois, abbés laïcs, au temporel puissant et diversifié, aux revenus impressionnants, la collégiale perd en 1709 le privilège de l'Exemption qui la plaçait hors du contrôle de l'archevêque de Tours. A partir de cette date, le chapitre va oeuvrer pour conserver le plus grand nombre d'avantages tout en menant une politique de restauration de son image et de réaffirmation des finalités capitulaires, en particulier face à des compagnies rivales (chapitre cathédral, corps de ville. ). Dans cette perspective, les chanoines veillent à rendre aux cérémonies liturgiques leur splendeur d'antan dans un édifice restauré, à imposer le strict respect des obligations canoniales dans l'esprit tridentin, à conduite de façon régulière et de plus en plus rationnelle la gestion de leurs biens et de leurs droits, grâce à un contrôle plus strict sur le terrain. Ils prennent soin également de toujours rester dans les limites strictes de l'orthodoxie en matière religieuse comme le montre leur engagement contre le jansénisme. Cette politique est mise en oeuvre par des chanoines « éclairés ». En effet, l'étude de leurs mentalités, de leurs lectures et de leurs modes de vie, aide à comprendre qu'ils sont bien plus ouverts et imprégnés par l'esprit des Lumières qu'on le supposerait. Toutefois, des conflits internes, des difficultés financières freinent le rétablissement attendu et empêchent le chapitre de bien comprendre les enjeux de 1789. L'adaptation en cours est brutalement cassée par la suppression de l'institution capitulaire en 1790