Tours dans la moitié du XVIIIe siècle : institutions municipales et gestion urbaine (1764-1792)
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Abstract EN:
18th century municipal institutions are often considered as under the utter authority of the King and his representatives, the "intendants" and governors. Besides, at the end of the Age of Enlightenment, the city of Tours is deemed sleepy, lost in the remembrance of its past of royal capital and major silk manufacturing town, which is was indeed in the 16th and 17th centuries. In this work, Tours' successive municipalities are described from 1764 to 1792. These unusual dates have the advantage to cover the two main reforms of these institutions, those of L'Averdy and the Constituent Assembly ; we highlight the similarities between the reforms. From this study, it is clear that municipal officials retained some autonomy, though limited for want of money, towards the central government. This thesis also shows that the way the town was managed by its officials evolved. While they traditionally clung to their privileges, they displayed at the end of the 18th century a new energy that they revealed, in particular through a noticeable lobbying, in the matters of road system, economic development -at the time of the awakening of the Atlantic coast-, and through their support to some educational establishments. Eventually, at the time, Tours was about to enter a new era, but this perspective was upset by the hard revolutionary years.
Abstract FR:
Les institutions municipales du XVIIIe siècle sont souvent présentées comme des corps entièrement soumis à l'autorité du roi et à ses répresentants locaux, intendants et gouverneurs. Par ailleurs, la ville de Tours passe, à la fin du siècle des Lumières, pour une cité léthargique, repliée sur ses souvenirs de capitale royale et de grand centre manufacturier de la soie, ce qu'elle fut aux XVI et XVIIe siècles. Dans cette étude, les municipalités successives de Tours sont présentées de façon inhabituelle, de 1764 à1792, dates qui permettent de considérer les deux grandes réformes de ces institutions par l'Averdy et la Constituante, dont on faire ressortir les analogies. Cette étude montre que les officiers municipaux conservèrent une relative autonomie vis-à-vis du pouvoir central, même si elle fut restreinte par un manque de moyens financiers. La thèse fait également la démonstration d'une certaine évolution dans la gestion de la ville par les édiles. Ceux-ci traditionnellement répliés sur la défense des privilèges acquis dans le passé, ont fait preuve, à la fin du XVIIIe siècle, d'une énergie nouvelle qu'ils ont manifestée, notamment grâce à une remarquable pratique de lobbying dans les domaines de la voirie, du développement économique, à l'heure du réveil de la façade atlantique ou du soutien à certains établissements d'enseignement. En définitive, à l'époque considérée, Tours était à l'aube d'une ère nouvelle que les années difficiles de la Révolution vinrent remettre en cause.