Abstract FR:

Au printemps 1793, les campagnes des mauges se soulèvent contre l'état révolutionnaire qui a notamment décide l'application de la constitution civile du clergé et de la conscription. Arrivées a un tel point d'exaspération, les communautés rurales des trois paroisses choletaises, de neuvy, de sainte-christine, du pin, prennent les armes pour défendre leur identité. Leurs petits notables, plus ou moins faciles a repérer dans les sources, accompagnent le mouvement insurrectionnel. Ils prolongent leur action politique acquise, soit dans les assemblées des habitants de la seconde moitie du xviiie siècle, comme Jacques Cathelineau qui se revéle a l'occasion de la tourmente contre-révolutionnaire, soit par les urnes des premières élections municipales de 1790 et de 1792. Places dans la politique du refus d'obéissance a l'état central, ces individualités n'en gardent pas moins leur influence sur les villageois, preuve de leur légitimité enracinée dans le terroir. La défaite de la Vendée militaire ne remet pas en cause leur position. Après des tentatives infructueuses, l'état sait qu'une pacification est vaine sans leur caution. Napoléon introduit de nouveaux échelons de notabilité, qui passent par l'assise et la richesse foncières. Les nobles entrent alors dans la politique au village et initient la célébration de la guerre de Vendée. Les dossiers de pension, établis sous la restauration, renforcent le rôle de tous ces notables. Dans le premier tiers du xixe siècle, la sociabilité villageoise se décline autour de fortes personnalités, régulièrement convies aux mariages comme témoins et amis. Restent des individus contestes. Sans précipitation, sans violence, ils sont écartés du micro-territoire. En définitive, l'étude a montré que le conflit vendéen a conduit les Mauges a renforcer leur cohésion politique et sociale interne tout en consacrant l'essor des nobles et l'émergence de nouveaux rapports entre l'état et les communautés rurales traditionnelles.