Espéranto : l'idée interne dans ses origines et quelques-unes de ses expressions et manifestations (aide ou obstacle à la diffusion de la langue ?)
Institution:
Paris 13Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The thesis studies the existence and role of an "inner idea" in the movement which promotes and uses the international auxiliary language called Esperanto – from the pseudonym which its inventor, (Louis) Lazar Markovitch (ou Lejzer Motelev) ZAMENHOF, used as a signature for his first hand-book (1887). This interna ideo was first defined by him as "brotherhood and justice among the nations" (1906). The author studies the influence of his Jewish origins and background and of Tolstoian ideals on Zamenhof who first dreamed of an Hilelismo (from the name of Hillel the Elder, contemporary of Jesus), and then of an homaranismo, "a neutral bridge between religions" (as Esperanto wants to be a bridge between languages) ; both were refused by the Esperantists. The less definite interna ideo, generally well accepted, was enriched with an ideal of neutrality, tolerance and peace. The language was proposed to the Red Cross and was used to provide homes to children in need after WW1. Solidarity allowed to save several Jewish members (500 unpublished letters). After the death of the inventor in 1917, the inner idea, which was linked to special places (his birthplace Białystok, his grave in Warsaw. . . ), was perpetuated, among others, by original poetry and literature, and the Konkordo movement between the two world wars, mainly in Poland. The language was favourably received by French scientists, especially among the Science Academy (partly through a network of old defenders of Dreyfus ?) and then by internationalist movements (SCI, IEA. . . ). In spite of signs which could have repelled some (flag, hymn. . . ), the few oaths to "reunite huma-nity" guaranteed duration, if not always expansion.
Abstract FR:
La thèse étudie, dans le mouvement qui promeut et utilise la langue internationale auxiliaire dite "Esperanto" – du pseudonyme dont son inventeur, (Louis) Lazar Markovitch (ou Lejzer Motelev) Zamenhof, a signé son 1er manuel (1887) – , l'existence et le rôle d'une interna ideo, d'abord définie par celui-ci comme "la fraternité et la justice entre tous les peuples" (1906). L'auteur étudie l'influence des origines socio-familiales (judéité), puis du tolstoïsme, sur l'inventeur, qui a d'abord rêvé à la fondation d'un hilelismo (du nom de Hillel l'Ancien, contemporain de Jésus) puis d'un homaranismo, "pont neutre entre les religions" (comme l'espéranto se veut un pont entre les langues), tous deux refusés par les espérantistes. La moins précise idée interne, en général bien acceptée, s'est enrichie d'un idéal de neutralité tolérante et de paix, la langue a été proposée à la Croix-Rouge et a servi à l'accueil d'enfants, la solidarité permettant de sauver plusieurs membres juifs (corr. Inédites). Après la mort de l'inventeur (1917), l'idée, liée à des lieux de mémoire (Białystok, ville de naissance de Zamenhof, sa tombe à Varsovie. . . ), a été portée, entre autres, par la poésie et la littérature originales ; entre les deux guerres par le mouvement Konkordo (surtout en Pologne). La langue a reçu un accueil favorable chez des scientifiques français (soutien de membres de l'Académie des Sciences), en partie à travers un réseau d'anciens dreyfusards ? puis dans des mouvements internationalistes (SCI, AUI. . . ) Malgré des manifestations (drapeau, hymne. . . ) ayant pu repousser, les quelques serments de "réunifier l'humanité" ont été un gage, sinon toujours d'expansion, du moins de durée.