Les collèges séculiers des universités de Cahors et de Toulouse aux XIVe et XVe siècles : institution, individus, réseaux et groupes sociaux
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study is about secular colleges of the Universities of Cahors and Toulouse as parts of a European movement devoted to enable “poor scholars” to study. In the area, the colleges did not open early and easily but a late impulse by Pope Innocent VI was crucial and made a success of it in the middle of the XIVth century. The Toulouse institutions organize themselves around the grants for law schools whereas the Cahors University retains its peculiarity, for a while, with its Arts colleges. The movement develops throughout the XVth century and finally a fairly good number of students attend these colleges. They enjoy special privileges, a house, incomes in addition to profits dedicated to grants, a spiritual supervision together with a library and a chapel. They all have few students and this simple organisation leads to some autonomy : the community recruits fellow students and every year vote for a prior who is in charge of the regulation and administration. It is difficult to enter “the small world of colleges” because grants are kept for the locals. The trading bourgeoisie obviously take hold of the positions even though the nobility don’t refuse them. Some kind of social mix can even be found. Thanks to these favourable conditions grant holders can stand a long stay and severe regulation. Examining the careers shows that law colleges did bring out an elite at the service of the Church and the State. These colleges are a distinctive institution, which is sometimes considered as highly privileged, but however, it is not a separate social entity.
Abstract FR:
Cette étude concerne les collèges séculiers des universités de Cahors et Toulouse insérés dans un mouvement européen qui souhaite permettre à de « pauvres clercs » d’étudier. Localement leur naissance est plutôt tardive et difficile mais le succès du mouvement au milieu du XIVe siècle est dû à l’impulsion décisive donnée par le pape d’Avignon Innocent VI. Les fondations toulousaines s’organisent autour des bourses de droit alors que Cahors maintient assez longtemps une certaine originalité avec ses collèges d’artiens. Le mouvement se poursuit avec succès au XVe siècle et ces collèges finissent par regrouper un nombre non négligeable d’étudiants. Ils sont dotés de statuts, d’une maison, de rentes et de bénéfices destinés à assurer des bourses, d’un encadrement spirituel avec bibliothèque et chapelle. Ils ont en commun un faible effectif et une organisation simple qui évolue vers une relative autonomie : la communauté recrute ses condisciples et élit un prieur annuel, responsable de la discipline et de la gestion. « Le petit monde des collèges » reste d’un accès difficile, les bourses étant souvent géographiquement réservées. Les places sont sans surprise confisquées par la bourgeoisie marchande même si la noblesse ne les dédaigne pas. On peut même y relever une certaine mixité sociale. Ces conditions privilégiées aident les boursiers à supporter un long séjour et une sévère discipline. L’examen des carrières montre que les collèges de juristes ont bien produit une élite au service de l’Église et de l’État. Ces collèges forment une institution originale, parfois perçue comme un corps excessivement privilégié, mais ne constituent pas pour autant un « isolat social ».