L' État et les minorités cultuelles en France au XIXe siècle : l'administration des cimetières israélites de 1789 à 1881
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
When one considers the relations between the State and religious minorities in the 19th century in France, one is tempted to refer to a double dialectic : integration / emancipation, secularisation / “laicisation”. My thesis aims, on the contrary, to demonstrate that those relations were specific, that they were regulated by a unique model characterised by three key ideas: equality, separation and acknowledgement. The fact that this model has never been officially recognised by public authorities can be explained by the contradiction in which the State found itself allowing a specific model of regulation in the name of equality and at the same time, promoting a unique policy for all citizens in the name of the same equality.
Abstract FR:
L'histoire des rapports État – minorités cultuelles, au XIXe siècle, est enfermée dans une double dialectique : intégration / émancipation, sécularisation / laïcisation. Ce cadre de pensée supprime toute singularité à ces rapports, en les modelant sur les rapports État – culte majoritaire ou en les enfermant dans une problématique identitaire. A l'inverse, par le biais de mon analyse de l'administration des lieux de sépulture israélites, je mets en évidence toute la singularité de ces rapports État – minorités cultuelles. Je montre que ces rapports reposent sur un modèle spécifique de régulation de la croyance, mis en œuvre par les autorités publiques exclusivement dans le contexte des inhumations minoritaires, au nom de l'égalité et en l'absence de tout conflit de compétences. Ce modèle se caractérise par trois traits : séparation, reconnaissance et égalité.