Les contrôleurs généraux des finances de Machault d’Arnouville à Etienne de Silhouette (1745-1759)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
“Who is the contrôleur général of this quarter in France ?” would have asked Frederic the IInd, king of Prussia,. This comment exemplifies the failure of the leaders of the Administration and is especially true for the period from 1745 to 1759. Five contrôleurs généraux succeeded: Machault d’Arnouville (1745-1754) who is generally regarded as a competent minister contrary to his successors – Moreau de Séchelles (1754-1756), Peyrenc de Moras (1756-1757), Boullongne (1757-1759) and Silhouette (1759). This rapid ministerial turn over is generally explained by the incompetence of this rapidly enriched men who reached their political positions in spite of their incompetence. This essay takes an interest into the reasons for this political failure. It is easy to measure it: there are few economic and financial decisions which are outstanding. This failure’s gauge brings to take an interest in the way the contrôleur general of finances worked. With his assistants, submission and autonomy were the keynotes of the work. This fact was not new in the 18th century: however it is not sufficient to explain the failure of the contrôleurs généraux. The reason of this failure should rather be sought into the alteration of the social standing of these financial leaders. When Machault left the contrôle general fitted with the contrôleur général’s end as factions leader. His successors were only members of these. Their political importance reduced while the administrative works increased. It resulted into the apparition and failure of the specialist ministers as demonstrated by the careers of Boullongne and Silhouette.
Abstract FR:
« Quel est le contrôleur général de quartier en France? » se serait demandé le roi de Prusse, Frédéric II. Cette remarque illustre l'échec des dirigeants de l'administration centrale et est particulièrement valable pour les années 1745-1759. Cinq contrôleurs généraux se succédèrent : Machault d’Arnouville (1745-1754) fut présenté comme un ministre compétent, contrairement à ses successeurs – Moreau de Séchelles (1754-1756), Peyrenc de Moras (1756-1757), Boullongne (1757-1759) et Silhouette (1759). Ces renouvellements ministériels rapides sont généralement expliqués par l’incompétence de ces hommes enrichis rapidement et parvenus au pouvoir malgré leur incompétence. L’objet de ce travail est de s’intéresser aux raisons de l’échec politique. Ce dernier est facilement mesurable : bien peu nombreuses sont les décisions politiques ayant marqué cette période de l’histoire économique et financière. Cette mesure de l’échec doit conduire à s’interroger sur la manière dont travaillait le contrôleur général des finances. Avec ses auxiliaires, la relation était placée sous le signe de la soumission et de l’autonomie. Cependant ce ne fut pas une nouveauté au XVIIIe siècle : cette méthode n’explique donc pas l’échec des contrôleurs généraux. Les raisons doivent en être cherchées dans un changement de leur position sociale. Le départ de Machault du contrôle général marqua la fin du contrôleur général en tant que chef de clan à la Cour. Ses successeur furent uniquement des membres de factions. Leur poids politique diminua au profit des tâches administratives, ce qui permit l’apparition et l’échec des ministres spécialistes, comme l’illustre les carrières de Boullongne et de Silhouette.