thesis

Les élites consulaires au XVIIIe siècle : d'une approche globale à l'étude des cas de Vannes, Morlaix, Caen, Alençon

Defense date:

Jan. 1, 2013

Edit

Institution:

Lorient

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

This thesis is devoted to the study of consular jurisdictions in the eighteenth century. A predecessor to the commercial courts, these institutions were created by the royal authority in 1563 to judge trade disputes between merchants. In the eighteenth century, the consular courts were located in all of the major cities within the kingdom of France, as well as a large number of less important cities in terms of population. These courts were run by Consul Judges, merchants elected by city trade representatives to judge trade cases in name of the king. Beyond these functions, paramount to the negotiation of a city’s commerce in relation to justice, the Consul Judges endorsed the roles of trade representation with respect to local and royal powers. They gradually acquired privileges based upon their dignity as royal judges and developed a honorum curriculum in public institutions such as municipalities or public hospitals. Consul Judges were able to use their influence to disseminate personal values relying on the very positive perception of their function. They held a discourse that legitimized their power and allowed them to keep this institution alive throughout a number of centuries. In medium-sized cities of Caen, Alençon, Morlaix and Vannes, which are all located in Western France, consular jurisdictions were at the heart of the legitimacy and social strategies of elite merchants. Consul Judges were selected on the basis of their commercial activities, their financial range and their kinship ties with families already well-established in the consular jurisdiction. These families were relatively open to new members if they shared the same values. They sought to maintain their dominance of the city’s trade. The consular institution allowed this system to distinguish the elite trading of the common merchants. The institution legitimized the domination of some merchants through a positive discourse and a cursus honorum. With the address of an enlightened institution and the support of commercial elites, consular jurisdictions not only survived , but were even strengthened during the French Revolution and managed to remain throughout the contemporary period even to the present day.

Abstract FR:

Cette thèse de doctorat est consacrée à l’étude des juridictions consulaires au XVIIIe siècle. Ancêtre des tribunaux de commerce, ces institutions ont été créées par le pouvoir royal en 1563 pour juger les litiges entre les marchands. Au XVIIIe siècle, la justice consulaire est implantée dans toutes les grandes villes du royaume de France ainsi que dans un nombre important de villes secondaires. Elles sont dirigées par les juges consuls, des marchands qui sont élus par les représentants du commerce de la ville pour juger les affaires du commerce. Outre ces fonctions, centrales dans la relation du négoce avec le monde de la justice, les juges consuls ont endossés des rôles de représentation du commerce vis-à-vis des pouvoirs locaux et du pouvoir royal. Ils ont peu à peu acquis des privilèges basés sur leur dignité de juges royaux, et ont mis en place un cursus honorum au sein des institutions publiques. Les juges consuls sont aussi capables d’user de leur influence et de diffuser leurs valeurs, basés sur une conception positive de leur fonction. Ils développent un discours qui les légitime vis-à-vis de pouvoirs concurrents et qui permet à leur institution de se maintenir au travers des siècles. Dans les villes moyennes de Caen, Alençon, Morlaix et Vannes, la juridiction consulaire est au cœur de la légitimité et des stratégies sociales des élites marchandes. Les juges consuls sont sélectionnés sur la base de leurs activités marchandes, de leur aisance financière et surtout de leurs liens de parentèle avec des familles déjà implantées dans la juridiction consulaire. Ces familles forment un groupe relativement ouvert quoique solidaire, qui partage les mêmes valeurs et qui cherche à conserver sa domination sur le commerce d’une ville. L’institution consulaire permet dans ce système de distinguer l’élite du négoce du commun de la marchandise et de légitimer la domination de quelques-uns par la mise en place d’un discours et d’un cursus honorum. Fort d’un discours qui la présente comme une institution éclairée avant la lettre et du soutien des élites marchandes, la juridiction consulaire survit et se renforce à la révolution Française.