Le latino-américanisme à la lumière du "Déclin de l'Occident", 1919-1939
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis of history of mentalities, intends to outline the specificities of the Latino-American ideology, following a comparative methodlogy. First of all, I analyse the thinking and action of Oswald Spengler (1880-1936), philosopher of history. In the decline of the West, he draws a cyclical and pessimistic vision of cultures. As ideologist of the great German industry, Spengler supported the rising of the Third Rreich. I then begin to study the Latino-American ideology by describing the echo of the decline in the whole of South America. The Latino-American intelligentsia was fascinated by spenglerian questions such as : "what are the characteristics of cultures", "what can we do in about of the decline of the West", "where will the next cultural cycle develop". The thorough study of two cases of spenglerians - Carlos Keller (1898-1974, promoter of a dictatorial modernization in Chile) and Ernesto Quesada (1858-1934, founder of the historical revisionism in Argentina),- confirms the two tendencies existing amongst the Latino-American intellectuals of the period between the first and second world war. The one was pessimistic and authoritarian, the other-increasing-was optimistic and populist. Finally, I study this second tendency in the writings of Jose Vasconcelos (La raza cosmica) and Haya de la Torre (El antiimperialismo y el apra). This tendency, named here the Latino-American ideology, is narcissistic and without consistency. It is the adaptation of the "criolla" mentality to the social transformations and to the crisis of this traditional cultural model, the European model.
Abstract FR:
Cette thèse d'histoire des mentalités, partant d'une démarche comparatiste, se propose d'établir la spécificité de l'idéologie latino-américaine. On analyse d'abord un cas-témoin : la pensée et la praxis d'Oswald Spengler (1880-1936), philosophe de l'histoire. Dans le déclin de l'occident, il formule une vision cyclique et pessimiste des cultures et, en tant qu'idéologue de la grande bourgeoisie allemande, soutint la montée du IIIe Reich. Ensuite la transition à l'idéologie latino-américaine se fait grâce à l'étude de l'écho du déclin dans l'ensemble de l'Amérique du Sud. L'intelligentsia ibero-américaine répondit avec passion aux questions spengleriennes : quelles sont les caractéristiques des cultures ? ; que faire face au declin de l'Occident? et où aura lieu le prochain cycle culturel ? L'étude approfondie de deux spengleriens - Carlos Keller (1898-1974, promoteur d'un césarisme modernisateur au Chili) et Ernesto Quesada (1858-1934, fondateur du révisionnisme historique argentin), permet aussi de constater deux tendance au sein de l'intellectualité latino-américaine de l'entre deux guerres mondiales : une pessimiste et autoritaire et l'autre, qui va in crescendo, optimiste, populiste. Finalement on étudie cette dernière tendance, dans l'oeuvre de Jose Vasconcelos (La raza cosmica) et de Haya de la Torre (El antiimperialismo y el apra). On constate que cette tendance, qualifiée ici d'idéologie latino-américaine, est inconsistante et narcissique et qu'elle est une adaptation de la mentalité "criolla" aux bouleversements sociaux et à la crise de son modèle culturel traditionnel, le modèle européen.