L'art mobilier sur support lithique en Périgord magdalénien : émergence, originalité et diffusion
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Concentrations of engraved blocks are a unique characteristic of Magdalenian groups. For the Perigord the current study has been able to bring together 400 blocks from 9 Magdalenian sites dating from the 14th to the 11th millenia before present. Most of the objects were studied first-hand, which has enabled an updating of the illustrative base for roughly 300 pieces (in fact 180 of these were previously unpublished). The supports are of two types: rough limestone plaquettes of various sizes and a small number of river cobbles. The middle Magdalenian has yielded few such objects in relation to the much richer upper Magdalenian (around 11,500 bp). Upper Magdalenian engraved plaquettes are found in living-site contexts and are often fire-reddened and fragmented. They are associated with the debris of everyday life, such as bones of the favored prey species of magdalenian hunters, rangifer tarandus. Quantitatively, reindeer are the most frequently engraved subject, followed by horses. Unidentifiable animals and undecipherable lines are abundant while other species and recognizable signs remain rare. With the exception of some highly stylized female silhouettes of the type well-known from as far away as central Europe, engraved subjects are of a local rather than geographically widespread nature. In the Perigord, the Magdalenian preference for representing reindeer is a continuation of long-established conventions and provides no hint of the imminent end of the pleistocene and the associated disappearance of paleolithic art. However, some foreshadowing of change is perceptible in river cobbles engraved with animal outlines, which were later destined to play a significant role in the azilian.
Abstract FR:
Les ensembles de pierres gravées constituent un trait original des groupes magdaléniens. En Périgord, l'étude a pu réunir 400 supports provenant de 9 sites de la région, occupés entre le 14eme et le 11eme millénaire avant notre ère. La plupart des pièces ont fait l'objet d'une analyse directe qui a permis de renouveler l'iconographie pour environ 300 pierres du corpus (dont 180 documents inédits). Les supports comprennent deux types : les plaques de calcaire brut (de dimensions variées) et une minorité de galets. Le magdalénien moyen est une période pauvre en documents, l'essentiel appartenant à la phase supérieure, autour de 11500 bp. À cette époque, les plaques gravées apparaissent en contexte d'habitat ; souvent fragmentées et rubéfiées, elles sont associées aux vestiges de la vie quotidienne, notamment des ossements de renne, gibier favori de ces groupes de chasseurs. La thématique gravée est dominée par le renne, suivi du cheval ; les animaux et traces indéterminés sont abondants tandis que les autres espèces où les signes isolés restent rares. On trouve aussi des silhouettes féminines très stylisées, répondant à un stéréotype défini, présent jusqu'en Europe centrale. À l'exception de ce motif, les ensembles de gravures sur support lithique sont plutôt des attributs spécifiques à des groupes locaux que des éléments de grande diffusion culturelle. En Périgord, le traitement graphique privilégié du renne atteste de conventions encore bien établies qui ne permettent pas de pressentir avec la fin du magdalénien, la disparition prochaine de l'art paléolithique ; toutefois, des indices de ce changement semblent perceptibles sur les silhouettes gravées sur les galets, supports destines à jouer un rôle important dans la phase culturelle postérieure, l'azilien.