Les noms de famille de la population martiniquaise d'ascendance servile : Origine et signification des patronymes portés par les affranchis avant 1848 et par les "nouveaux libres" après 1848
Institution:
Antilles-GuyaneDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
As one studies the names given to the newly freed of 1848, one finds that the most ludicrous or injurious nicknames are placed side by side with anagrams or word puzzles and “normal” names, but what makes Martinique special is the fact that these names were imposed on two thirds of its population when it was a duty to register 73. 000 “new citizens” on voting lists. This emergency situation was to create the West Indian (and Reunion) exception called “The Individuality Record”, which is the main source of this study. We have been able to work on 53. 000 of those Individuality Records which represent 74% of the Martinican population attributed with names, and about 26. 000 acts of emancipation in the antebellum era, giving a total corpus of about 25. 000 names. A typological summary of these names is done, filing them in 13 linguistic categories, from names of French origin to African names, not forgetting names of English, Irish, Spanish, Portuguese, Dutch, German, Italian, Polish, Russian, Caribbean, Creole origin, also names taken in various linguistic fields : names of Ancient or Mythological source, of historical, literary or geographical source, names taken from the natural surrounding (animals, fruits…) or the human one (things, crafts, tools), anagrams, nicknames, pejorative names, various linguistic derivations and creations. Investigating the socio-historical context is likewise essential to explain and evaluate these linguistic facts. The political context, the juridical and social relations between the three classes forming Martinique at the time (whites, free colored people, slaves), a review of the slave trade, as well as demographic datas, are taken in account in
Abstract FR:
L’objectif de cette thèse est de répertorier et d’expliciter les particularités de l’anthroponymie à la Martinique concernant la population issue de l’esclavage (affranchie avant et après l’abolition de 1848). Spécificité non seulement de la Martinique mais aussi des trois autres « vieilles colonies » (Guadeloupe, Guyane, Réunion), des patronymes furent imposés à 2/3 de sa population en 1848, lorsqu’il fallut enregistrer 73000 « nouveaux citoyens », d'où la création des registres d’individualité qui ont constitué notre source documentaire essentielle (53702 actes consultés, représentant 74% de la population à enregistrer, 19391 noms répertoriés); source secondaire, les affranchissements de 1836 à 1848 fournissent un corpus supplémentaire de 26000 actes, permettant au total une étude sur environ 25000 noms. La perspective étant à la fois typologique, linguistique, démographique, sociologique et historique, ces noms ont été classés en 13 catégories, parmi lesquelles : noms « français », surnoms, noms caraïbes, africains, britanniques, ibériques, flamands, germaniques, italiens, slaves, prénoms, anagrammes de prénoms ou de noms de maîtres, noms tirés du créole, de la mythologie, de l’histoire ancienne ou moderne, de la géographie (physique, politique), des arts (littérature, peinture, musique) de l’environnement naturel (plantes, animaux), humain (objets, outils, métiers), surnoms péjoratifs, formations linguistiques particulières. . . Il faut aussi pour une telle analyse, situer le contexte de la société martiniquaise à l’époque, de ses rapports à l’affranchissement, des relations entre les trois classes (blancs, libres, esclaves), qui la composent, et pour expliquer d'où sortent