thesis

La France et l'espace yougoslave : la naissance de la Yougoslavie (1878-1918)

Defense date:

Jan. 1, 2000

Edit

Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Pas de résumé disponible.

Abstract FR:

Les mouvements des nations yougoslaves attiraient peu d'intérêt de la France officielle. Le seul intérêt français pour la région était économique, à savoir les emprunts accordés à la Serbie depuis son indépendance en 1878. Or, le soutien financier de la France dépourvu des demandes d'une contrepartie politique, permit à la Serbie de se libérer de l'emprise politique et économique de l'Autriche Hongrie, voire de mener à bien son action nationale dans les guerres balkaniques. Le peu d'intérêt dans l'espace yougoslave permit à la France de disposer d'une plus grande liberté d'action envers l'union des slaves de sud, rendue possible par le déclenchement de la guerre. La France de Delcassé, en juillet 1915, approuva en principe l'union entre les serbes et les croates, certes uniquement comme le moyen de reconstruire l'alliance balkanique. L'union des yougoslaves fut pour la France un moyen de gagner la guerre plutôt qu'une fin en soi. Comme telle elle eut le soutien du gouvernement Clémenceau depuis l'avril 1918. Cependant le gouvernement français ne conçut pas une stratégie pour la réorganisation de la région. L'attitude du gouvernement français reposait sur deux prémisses: 1) le respect des revendications italiennes dans l'adriatique résumées par le traité de Londres; 2) le respect de la volonté des yougoslaves vivant dans la double monarchie. Or, dès le mois d'octobre 1918, ces derniers adhèrent à l'idée de l'union avec la Serbie et s'opposèrent à l'avancée italienne. Le soutien français accordé à la Serbie et aux yougoslaves vivant dans l'Autriche-Hongrie fut donc limité au strict respect de la lettre du traité de Londres. Néanmoins, l'évidente volonté italienne de dominer l'espace yougoslave rendit la France favorable à l'union yougoslave. La forme de l'union fut décidée cependant, sans aucune ingérence française, exclusivement par le rapport des forces des parties intéressées. La Serbie de Pasic voulait une Yougoslavie unitaire, tandis que les croates furent partisans d'une Yougoslavie confédérale. Elle aurait dû être formée de la Serbie et de l'état des serbes croates et slovènes avec le centre à Zagreb, englobant toutes les provinces yougoslaves de l'ancienne l'Autriche-Hongrie. Dans cette lutte sur la primauté dans le nouvel état, la Serbie comme le belligérant du premier jour emporta grâce à son armée.