L'affirmative action en question : les étudiants noirs à Harvard, Yale et Princeton (1960-1992)
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis is a historical analysis of student affirmative action programs in the United States. The investigation focuses on the policy implemented for black students in three of the most selective universities of the East Coast (Harvard, Yale and Princeton). The purpose of the study is to explore the origins of affirmative action on these campuses and its development from 1960 to 1992. It is based on university archives including statistical data (students' sat scores and admission rates by ethnic origin). The major findings are : affirmative action was adopted informally in 1963. Three factors leading to its adoption were identified : (1) Harvard, Yale and Princeton's racial segregation heritage ; (2) Kennedy's racial policy and the impact of the civil rights movement ; (3) the fact that the three campuses already gave preferential treatment to certain candidates in order to diversify the student body. After being institutionalized at the end of the 1960s, affirmative action went through two phases. The 1970s can be considered as a golden age : black candidates are recruited in inner-city schools ; they are given strong preference ; black enrolment increases significantly; administrators provide financial support for the creation of afro-american cultural centers ; afro-american studies programs emphasizing black students militancy develop. Outside the campus, these efforts are supported by federal government, supreme court and private foundations. On campus, administrators, faculty, students and alumni do not oppose them. The 1980s correspond with affirmative action decline : middle class black students are now recruited ; they are admitted with higher sat scores ; black participation decreases ; administrators encourage racial integration and do not support cultural centers as they used to ; afro-american studies fade. Finally, if affirmative action is still tolerated on campus, federal financial support decreases and criticisms raise from the new right.
Abstract FR:
Cette thèse est une étude historique des politiques universitaires d'affirmative action mises en place aux États-Unis. Menée sous la forme d'une monographie, elle a pour objet les programmes développés pour les étudiants noirs dans trois universités prestigieuses de la Côte-Est : Harvard, Yale et Princeton. L'objectif est de mettre en évidence la genèse de l'affirmative action sur ces campus et son évolution entre 1960 et 1992, à partir des archives des universités, et en particulier de statistiques (scores au SAT et taux d'admission des étudiants par groupes ethniques). Les conclusions sont les suivantes. L'affirmative action a été adoptée, sans être formalisée, des 1963. Trois facteurs en sont à l'origine : la tradition de ségrégation raciale des universités ; le mouvement pour les droits civiques et la politique raciale de Kennedy ; le traitement préférentiel déjà accordé à certains étudiants pour diversifier les promotions. Apres être institutionnalisée à la fin des années 1960, l'affirmative action évolue en deux temps. Les années 1970 constituent un âge d'or : les étudiants noirs, recrutés dans les ghettos, bénéficient d'une préférence importante et voient leur nombre progresser. L'administration finance la création de centres culturels. Des programmes d'études afro-américaines, à l'approche militante, se développent. À l'extérieur du campus, gouvernement fédéral, cour suprême et fondations privées soutiennent cette initiative ; à l'intérieur, la communauté universitaire réagit favorablement. Dans les années 1980, l'affirmative action recule : les étudiants noirs, issus de la classe moyenne, sont admis avec de meilleurs résultats et leurs effectifs stagnent. L'administration préfère prôner l'intégration raciale que soutenir les centres culturels. Les études afro-américaines sont fragilisées. Enfin, si enseignants et étudiants tolèrent toujours l'affirmative action, l'appui du gouvernement se réduit et les universités subissent les attaques de la new right.