thesis

La carte ukrainienne dans le jeu diplomatique français sous Louis XV : les Orlyk et la "nation cosaque"

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

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Abstract FR:

L'Ukraine a-t-elle compté pour la diplomatie française ? Au dix-huitième siècle, la question n'était pas aussi incongrue qu'elle peut le paraître aujourd'hui. Car la France de l'Ancien Régime, dans sa lutte contre le Saint-empire germanique, s'appuyait fortement sur trois pays- la Suède, la Pologne et la Turquie - dont elle cultiva l'amitié avec assiduité. Louis XV, marié à une princesse polonaise, avait également d'autres raisons de se préoccuper de la Pologne : il lui fallait rendre à son beau-père le trône perdu. C'est dans ce contexte que le soutien des valeureux cosaques d'Ukraine est vanté à la diplomatie française, qui accorde une place à la Nation cosaque dans ses diversions orientales. Le nom des Orlyk est intimement lié à cette carte cosaque dans le jeu diplomatique français. Le père, Philippe Orlyk, chef exilé des cosaques, était censé apporter le concours nécessaire à la reconquête du trône pour le roi Stanislas. Le fils, Grégoire, apparu comme un agent de liaison avec la Pologne et la Turquie et dont la seule raison d'être dans la politique extérieure française était l'armée cosaque aux ordres de son père, gagna rapidement l'estime de tous les protagonistes. Il accomplit bon nombre de missions et joua dès lors, bien au-delà de l'épisode Stanislas, un rôle non négligeable dans les affaires françaises à l'Est et au Nord. Il fut surtout l'infatigable porte-drapeau de l'Ukraine dont il dépeignait les malheurs sous le joug russe. Il tenta d'impliquer la nation cosaque dans toutes les combinaisons et bouleversements qui se jouaient dans cette partie de l'Europe, en cherchant à persuader la France que la liberté d'une nation ne peut être regardée que comme sa propre affaire. C'est essentiellement grâce à lui, que l'Ukraine a été présente dans les réflexions de la diplomatie française. Cette présence pourtant, n'a guère attiré l'attention des historiens français, et la disparition de l'Ukraine de la carte européenne avec l'avènement de l'alliance franco-russe, a définitivement estompé son souvenir. Le présent travail tente de lui rendre sa place, en s'appuyant largement sur les documents, en grande majorité inédits, des différents fonds d'archives.