thesis

Les juifs à Florence au temps de Cosme l'Ancien, 1437-1464 : une histoire économique et sociale du judaïsme toscan

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Montpellier 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

On the 17th of October 1437, a few Jews entered Florence officially in order to practice moneylending, thanks to a condotta granting such permission for 10 years, and which was extended with difficulty. This is the study of the first 27 years of Jewish settlement in the city up until the death of Cosimo the Elder in 1464, viewed through the prism of notary and normative sources. No internal formal organization was created, so a community is not dealt with. The lenders arrived with their families, and other Jews followed, attracted by the dynamism of the city of florin. The majority arrived from the Florentine territory and the north-central part of the Italian peninsula; a few came from even farther away, from Provence, Spain and Germany. Confronted by a new presence, Florence adopted an ambiguous policy, revealing contemporary debates on usury and the place of the Jew in Christian society. A series of contradictory edicts were issued about the badge Jews were made to wear, which became obligatory to all including the lenders in 1463. The important moments of their lives are visible at the notaries: marriages and dowries, wills, inheritances, guardianships and emancipations. Women, always accompanied by a mundualdus (a male legal guardian), occasionally succeeded in showing their bold faces. A prosopographic study allows reconstructing the genealogies, to follow a lender and the changes in his family, and the conversion to Christianity of another. This is a half-tone picture of the history of the Jews at the time of Cosimo the Elder.

Abstract FR:

Le 17 octobre 1437, une poignée de Juifs entrent officiellement dans Florence afin d’y exercer le prêt sur gages, grâce à l’obtention d’une condotta accordée pour dix ans, et renouvelée par la suite, non sans difficulté. Ceci est l’étude des vingt-sept premières années de cette nouvelle implantation juive, jusqu'à la mort de Cosme l’Ancien en 1464, vues à travers le prisme des sources notariées et normatives. Aucune organisation interne et propre au groupe n’est créée: il ne s’agit donc pas d’une communauté. Les prêteurs sont venus avec leurs familles, les autres suivent, attirés par le dynamisme de la cité du florin ; la plupart arrivent du territoire florentin et du centre-nord de la péninsule italienne, certains de plus loin, de Provence, de l’Espagne ou d’Allemagne. Confrontée à une nouvelle présence, Florence adopte une politique ambiguë, révélatrice des débats contemporains sur l’usure et la place du Juif dans la société chrétienne. Une succession de mesures contradictoires s’alternent sur la rouelle jusqu’en 1463, lorsque tous les Juifs, y compris les prêteurs, doivent la porter. Les moments importants de leur vie sont observables chez le notaire : les mariages avec les dots, les testaments, les héritages et les tutelles, les émancipations. La femme, toujours flanquée d’un mundualdus, parvient parfois à montrer un visage décidé. Une étude prosopographique permet de reconstruire les généalogies, de suivre le parcours de prêteur et les vicissitudes familiales de l’un ou la conversion au christianisme de l’autre. Pour cette histoire des Juifs dans la Florence de Cosme l’Ancien, c’est un tableau aux couleurs en demi-teintes qui se dessine.