thesis

La réception des édits de pacification à Bordeaux et en Guyenne au cours des guerres de religion (1562-1600)

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Bordeaux 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The registration of the edicts of pacification at the parlement of Bordeaux and in Guyenne during the French wars of religion is brought about by several causes. The content of these texts first allows to give a definition which insists not only on their secularized and contractual features, but also on their will to organize an institutional coexistence of faiths with the restoration of the catholic church in its rights and properties, and the granting of worship and civil rights to the protestants. Besides, a comparative study shows how the Edict of Nantes (1598) drew its inspiration both from the former legislation issued before the civil wars and from a matrix made of three previous edicts of pacification. The geostrategical situation of the gouvernement of Guyenne and the city of Bordeaux, as well as the important number of protestants in and out those territories, account for their permeability to rumours during the civil wars. This context explains the will of the king and local organs of authority to control them too. The king and parlement of Bordeaux both see the pacification process as an opportunity to strengthen their eroded authority. But the parlementaires claims to act as guardians of the order and unity of the province against internal as well as external disruption, and their commitment to defend their institutional prerogatives, come up against three main facts that help to understand their attitude towards pacification. The first is the inner divisions between militant catholics and the supporters of the political necessity for religious and civil compromise, which tore apart the parlement at that time. The second is the royal will to restore its power and prestige symbolized by the dispatching of commissioners in charge of the implementation of the policy of pacification. The third is the presence of Henri of Navarre, using Guyenne as a land of political apprenticeship and whose ambitions challenge those of the parlement in the province. The attitude of the parlement of Bordeaux is, then, paradoxical. In spite of its catholic commitment - shown on several occasions - it resigns itself to a peace which, however, undermines its judicial prerogatives

Abstract FR:

La réception des édits de pacification au parlement de Bordeaux et en Guyenne au cours des guerres de religion est d’abord déterminée par les textes eux-mêmes. L’analyse montre leur caractère sécularisé et contractuel, ainsi que la volonté d’organiser une coexistence institutionnelle par le rétablissement de l’Eglise catholique et l’octroi de droits cultuels et civils aux protestants. Leur étude comparée permet de mesurer en outre, l’apport de la législation pacificatrice antérieure aux troubles et la matrice constituée par les édits de Saint Germain, Beaulieu, Poitiers et les traités de Nérac et de Fleix, dans la perspective de l’édit de Nantes. La situation géostratégique du gouvernement de Guyenne et de la ville de Bordeaux, mais aussi la forte proportion de réformés à l’intérieur comme à l’extérieur de ces territoires au moment où éclatent les guerres civiles, expliquent à la fois leur perméabilité aux rumeurs mais aussi la volonté du pouvoir royal et des élites provinciales de les contrôler. Le roi comme le parlement de Bordeaux voient alors le processus de réception et d’application des édits de pacification comme une opportunité pour affirmer leur autorité érodée. Les prétentions idéologiques des parlementaires à être les garants de l’ordre et de l’unité de la province, ainsi que la défense corporatiste de leurs prérogatives, se heurtent à une triple réalité qui détermine leur attitude : les divisions internes du parlement entre catholiques zélés et modérés des deux confessions ; la volonté de défense de l’autorité monarchique, symbolisée par l’introduction des commissions d’application des édits de pacification, qui viennent saper l’autorité du parlement ; la présence d’Henri de Navarre, qui utilise la Guyenne comme un tremplin et dont les ambitions concurrencent celles du parlement. L’attitude du parlement de Bordeaux est alors paradoxale. Malgré son engagement catholique maintes fois vérifié, sa résistance n’est qu’occasionnelle et ne dure jamais. Il finit par se résigner à une paix qui érode pourtant ses principales prérogatives, pour des raisons qui tiennent à la fois de son histoire, des prétentions de ses membres et de ses divisions internes.