Les cités ouvrières de Lorraine : 1850-1940 : étude de la politique patronale du logement
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Abstract EN:
This study -documents basically issued from the companies- shows that the moral and philantropic reasons were less essential than the need created by insufficient housing, a fluctuating labour force and industrial competition. The building methods varied. Some didn't build much. The rhythms were different and so was the equipment. If, at the end of the period, company towns seemed to be coherently, sensibly planned, it was often more because of the accumulation of houses, cooperatives, schools and so on, than the result of an original, well-drafted plan. Moreover, the towns represented more an investment than real social care for the companies, at least until the beginning of the 20th century. Hence the cheap housing policy created by the state, on the philantropic circles initiative, was barely followed by the employers. The rise of the costs in building and upkeep, the fall of the income derived from the rents, the pressure from the government and the policy advocated by R. Pinot, the secretary of the comite des forges, led, from 1905-1910 on, to a different vision of the company town which became a social issue. This shift resulted in new equipements which didn't pay much such as town halls, stadiums, and so on. In the plans of the new towns, the curve appeared and the houses presented more attractive decorations and volumes. Nevertheless, despite all their efforts, the manufacturers were never able to house the totality of workers. The highest proportion of housed workers was found in the mining towns around briey but only thanks to boarding houses which made the occupancy rate rise. The lack of privacy observed in the mines and the low rate of workers accomodated by the iron and steel and textile industry refute the idea of a domestication of the worker by the company town, at least as far as lorraine is concerned
Abstract FR:
L'étude est menée surtout à partir de documents issus des entreprises. Dans la décision de construire, les raisons morales et philanthropiques s'effacent devant la nécessité (bâti insuffisant, main d'oeuvre fluctuante et concurrence des entreprises entre elles). Certaines sociétés construisent peu. Les quantités et les rythmes diffèrent, les équipements aussi. Si, à la fin de la période, les cités ouvrières donnent l'impression d'ensembles cohérents, "rationnels", ce n'est souvent que par accumulation de maisons ouvrières, de coopératives, d'écoles etc. , et non le résultat d'un projet formulé dans sa totalité des l'origine. La cité, jusqu'au début du XXe siècle, est plus un investissement qu'une oeuvre sociale. De ce fait, la politique des habitations à bon marché ne rencontra pas beaucoup d'échos dans le patronat industriel. La même chose est observable en Lorraine allemande avec les coopératives de construction. La hausse des coûts, la dégradation des revenus tirés des loyers, la pression de l'Etat et la politique préconisée par Robert Pinot, le secrétaire du comité des Forges, entraînent, vers 1905-1910, une transformation de la cité ouvrière en "oeuvre sociale". Cela se traduit par de nouveaux équipements, peu "rentables" (salles des fêtes, stades etc. ), la ligne courbe dans les plans des nouvelles cités, des maisons plus attrayantes qu'auparavant. Cependant, les industriels n'arriveront jamais à loger l'ensemble des ouvriers. Les mines de fer du bassin de Briey obtiennent les plus fortes proportions d'ouvriers logés, mais par la pratique des "pensionnaires" qui font grimper les taux d'occupation des maisons. Ce n'est qu'avec la crise des années trente que la pénurie de logements diminuera. La promiscuité observée dans les mines, le faible nombre des ouvriers logés par la sidérurgie ou le textile, démentent l'idée d'une domestication de l'ouvrier par la cité, du moins en Lorraine.