Entre Empire ottoman et État-nation turc : les immigrés musulmans du Caucase et des Balkans du milieu du XIXe à nos jours
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Paris 4Disciplines:
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Du milieu du XIXe siècle aux années 1920, des millions de musulmans ont immigré du Caucase et des Balkans dans l'empire ottoman, qui rétrécissait du fait des conquêtes et des indépendances. La plupart d'entre eux étaient des musulmans non turcs. Nous avons suivi la trajectoire de quatre groupes (nord-caucasiens, géorgiens, bosniaques, crétois) jusqu'à nos jours, entre Empire ottoman pluri communautaire et état-nation turc. Accueillis comme musulmans, implantés par l'État ottoman, ces immigrés ont formé des communautés villageoises. La montée du nationalisme turc les a soumis à une politique d'assimilation et à une occultation de leur identité non turque. Dès les années 50, l'assimilation s'est accélérée avec l'exode rural. Cette urbanisation a permis en retour le développement de mouvements associatifs, axés sur la revendication d'identités culturelles. Ceux-ci, en forte croissance depuis la fin des années 80, ont profité de l'évolution politique des pays de l'est pour retisser des liens avec les régions d'origine. Alors que les communautés rurales sont en voie de disparition, ce mouvement a créé de nouvelles identités culturelles communautaires dont il s'agit de situer la fonction dans le cadre de l'État turc. On décrit d'abord les pays d'origine (I), l'immigration et ses causes (II), le rôle de l'état et des immigrés comme acteurs de leur implantation (III). On analyse ensuite, dans une approche prosopographique, l'intégration sociale, culturelle et idéologique des immigrés dans l'Empire (IV). La guerre d'indépendance marque le passage d'une conception de l'union des musulmans à la stigmatisation des musulmans non turcs et le début de la politique d'assimilation après-guerre, le mouvement associatif communautaire renait et s'émancipe peu à peu du panturquisme (V). On étudie enfin la consolidation de ce mouvement et les voies de la réaffirmation identitaire de ces communautés (VI).