thesis

Paris en ordres et désordres : justice, violence et société dans la ville capitale au XVIe siècle

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 13

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Abstract EN:

Does Paris in the early modern period deserve the fiendish reputation of the ‘crime capital’, as the monarchic propaganda would have us to believe in order to glorify the Lieutenance générale de Police, created in 1667 ? Does the French capital in the 16th century produces crime or is it, on the contrary, a matrix of civilization? While the Crown widens its guardianship in police, the figures of the professional thief and murderer, as well as the delinquent vagabond, mobilize the efforts of reform as they invade the imagination of the Parisian chroniclers. The sources of the judicial practice (letters of remission, criminal instructions of the Paris’ Parliament and the seigniorial court of Saint-Germain-des-Prés) show on the other hand the omnipresence of common violence. The study of its forms and circumstances as well as the sociology of criminals allows distinguishing specific patterns in the Parisian violence. Whereas the craze for sword duel shapes the urban homicide, the records of small crime present numerous hints of the slow pacification of townsmen’s behaviours. Justice, but also the professional group and the neighbours’ community exert a narrow social control over the youth with rival but mostly complementary modalities. However, the traumatizing event of Henri IV assassination, in 1610, reveals the end of this traditional community system of disorder regulation, weakened by the new challenges of the population increase, the impoverishment and the raising sociocultural gap, and shows the population’s request for State protection.

Abstract FR:

Paris à l’aube des temps modernes mérite-t-elle la sulfureuse réputation de capitale du crime que lui attribue en particulier la propagande monarchique glorifiant la Lieutenance générale de Police, créée en 1667 ? La capitale au XVIe siècle est-elle « pousse-au-crime » ou, au contraire, matrice de civilisation des mœurs ? Alors que la Couronne étend sa tutelle en matière de police, les figures du voleur et du meurtrier professionnels, ainsi que du marginal délinquant, mobilisent les efforts de réforme comme ils envahissent l’imaginaire des chroniqueurs parisiens. Les sources de la pratique judiciaire (lettres de rémission, instructions criminelles du parlement de Paris et du tribunal seigneurial de Saint-Germain-des-Prés) montrent en revanche l’omniprésence de la violence ordinaire. L’étude de ses formes, de ses circonstances et de la sociologie des criminels permet de distinguer les caractères spécifiques de la violence parisienne. Tandis que l’engouement pour le duel à l’épée modèle l’homicide urbain, les sources de la petite délinquance présentent de nombreux indices de la lente pacification des citadins. La justice, mais aussi le groupe professionnel et la communauté des voisins exercent, selon des modalités parfois concurrentes, mais le plus souvent complémentaires, un contrôle social étroit sur la jeunesse. L’événement traumatisant de l’assassinat d’Henri IV, en 1610, révèle cependant la fin de ce système communautaire traditionnel de régulation du désordre, fragilisé par les nouveaux défis de la poussée démographique, de la paupérisation et des inégalités socio-culturelles croissantes, et manifeste, à l’inverse, le tournant vers l’État protecteur.