Lèpre, lépreux et léproseries dans la province ecclésiastique de Sens jusqu'au milieu du XIVe siècle
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Based on the analysis of all available documentation, this work is attempt to estimate the various effects of leprosy, from its first traces in the 4th century until the black death, on the successive patterns of society between the loire and the marne (the eight dioceses of Troyes, Sens, Meaux, Paris, Chartres, Orléans, Auxerre, Nevers) ; considering the cultural, demographic, political, and also biological environment, the known variety of attitudes towards the sick makes us question the traditional view of a systematic social exclusion or of a total segregation. Medical writings confirm the level of diagnosis of the disease but they are far from formulating immediatly the etiology in terms of contagion. From the 11th century onwards, the concern and actual care of the sick inspired by the christian message became associated with new religious aspirations and economic growth; these circumstances mainly explain the creation of leper-houses (listed in this work). Their material and spiritual functioning, the evolution of their development show the progressive change of their objectives and of the attitude towards the sick. This change, more pronouced towards the end of the 13th century culminates in the difficult circumstances of the 1320's. The above occured at the same time as the loss of autonomy of the leper-houses, the theft of their wealth as well as growing rejection of the inmates. Medical arguments, from then on, came to justify this process.
Abstract FR:
S'appuyant sur l'ensemble des sources disponibles, ce travail tente de mesurer l'impact multiforme de la lèpre, depuis ses premières traces au 4e siècle jusqu'à l'arrivée de la peste noire, sur les différents systèmes de société qui se sont succédés dans l'espace d'entre Loire et Marne (les huits diocèses de Troyes, Sens, Meaux, Paris, Chartres, Orléans, Auxerre, Nevers). En fonction de l'environnement culturel, démographique, politique, économique mais aussi biologique, la variabilité reconnue des attitudes envers les malades remet en cause la vision traditionnelle d'une exclusion sociale systématique ou d'une marginalisation uniforme. Les écrits médicaux attestent le niveau de diagnostic de la maladie mais ils sont loin d'en formuler d'emblée l'étiologie en termes de contagion. À partir de la fin du IIe siècle, la valorisation des malades et la pratique d'assistance, inspirée du message chrétien, s'associent aux aspirations religieuses nouvelles et à l'expansion économique: ce contexte situe l'apparition des léproseries dont les origines et les implantations sont inventoriées. Leur fonctionnement matériel et spirituel, l'évolution de leurs recrutements montrent la progressive mutation de leurs objectifs et celle du regard envers les malades. Plus prononcé à partir de la fin du 13e siècle, le changement d'attitude culmine dans la conjoncture difficile des années 1320. Il accompagne la perte d'autonomie des léproseries, le détournement de leurs biens en même temps qu'un rejet toujours plus affirme de leurs hôtes. Le discours médical, parmi d'autres, vient désormais justifier ce processus.