thesis

Autorité dans l'Eglise et autorité de l'Eglise dans une société démocratique : le mandat de l'Action catholique : un exemple de l'évolution des rapports d'autorité jusqu'en 1975

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

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Abstract FR:

Quelle affinité entre l'église et la démocratie quant à l'autorité ? L'usage antique, l'histoire lexicale et moderne montrent que la notion d'autorité oscille entre deux pôles : la rétention et l'extension du pouvoir. La foi juive, puis chrétienne, au dieu un et autre, opère une transaction entre trois autorités : celle de dieu, celle de la communauté qui vit sous son autorité, et l'autorité politique. En occident, l'histoire de cette transaction est celle de l'équilibre entre un monothéisme monarchique et un monothéisme différencié, entre une unification de la société et de l'église par une autorité unique et une différenciation de la société et de l'église par une distinction des autorités. La pensée chrétienne de la trinité reporte en dieu un rapport entre l'un et le multiple de telle sorte que l'unité assume l'irréductibilité des différences. La société démocratique se constitue selon une structure analogue : elle trouve son unité dans l'institution d'une pluralité d'autorités. Mais elle court deux dangers: la réduction des différences dans un unitarisme autoritaire ou leur exacerbation dans un relativisme sans cohésion. La foi chrétienne en l'autorité de dieu a répondu à ces dérives : à la soumission de la société à une autorité politique unique, Barth oppose l'altérité de la seigneurie de dieu, et, devant la fermeture des groupes sur leurs différences, Balthasar présente l'autorité de dieu comme une relation avec ce qui lui est diffèrent. L'évolution des relations d'autorité dans l'église, et entre l'église et la société française, à travers l'action catholique mandatée jusqu'en 1975, montre que c'est en tenant à la fois la différence et le lien, donc une unité différenciée, qu'une démocratie et l'église peuvent trouver une entente qui, sans nier la spécificité de l'une et de l'autre, permet d'infuser dans le lien social la double exigence commune aux principes de catholicité et de démocratie : la défense de l'altérité et la communication des singularités.