thesis

Le pain et le riz : métis et métissage, entre "Européens" et Malgaches, dans les Hautes Terres centrales de Madagascar aux 19e et 20e siècles

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Abstract EN:

The purpose of our work is to show how metis in the Central Highlands of Madagascar were able to reclassify relatively easily thanks to a sociality partly free from the control of colonial authorities and to Merina society organization. In the first part, we show how miscegenation emerges as a source of concern for the colonial authorities. Merina society, considered a closed one, bas built itself in connection with foreigners. Métis only become a threat - although more fantasized than real - after identities crystallize at the dawn of official colonization and after the foundations of the colony are set up. In a second part, we explain how the various actors of the colonization try to contain the "question des metis". First they regard it as a social problem that needs to be addressed by taking care of the metis, then as a legal problem which leads to establish the "metis" category as a legal one. Parents of metis and metis evolve in a colonial space that is strongly structured by these two actions, but they take advantage of it by developing strategies to acquire French citizenship. Finally, while the authorities see the metis group as homogeneous, we show that this view is partly wrong by studying their matrimonial strategies, living standards and lifestyles. The way they live day-to-day is indeed representative of their reclassifying into one or another of the existing communities, and their mobilizing of their various identities depending upon the situations.

Abstract FR:

Notre travail a pour but de montrer comment les métis dans les Hautes Terres centrales de Madagascar ont pu se reclasser relativement aisément, par une sociabilité en partie libre du contrôle des autorités coloniales et par le fonctionnement de la société merina. Dans une première partie, nous montrons comment le métissage devient source d'inquiétude pour le pouvoir. La société merina, présentée comme close, s'est construite en relation avec l'étranger. Il faut le temps de cristallisation des appartenances juste avant la colonisation officielle puis la mise en place des cadres de la colonie pour que les métis deviennent une menace, bien plus fantasmée que réelle d'ailleurs. Nous voyons dans un second temps comment les différents acteurs de la colonisation tentent de contenir « la question métisse » en la considérant d'abord comme un problème social auquel il faut répondre par la prise en charge des métis, puis comme un problème juridique. La catégorie « métis » est alors érigée en catégorie de droit. Ces deux actions structurent fortement l'espace colonial dans lequel évoluent parents de métis et métis mais ceux-ci en tirent parti en mettant en place des stratégies pour acquérir la citoyenneté française. Enfin, alors que le pouvoir considère les métis comme formant un bloc homogène, nous montrons que cette vision est en partie fausse en étudiant leurs stratégies matrimoniales, leurs niveaux et modes de vie. La façon dont ils vivent au quotidien est en effet représentative de leur reclassement dans l'une ou l'autre des sociétés en présence, et de la mobilisation de leurs diverses identités en fonction des situations.