Abstract FR:

Onze abbayes de fondation medievale poursuivent leur histoire dans la province d'angoumois (ancien diocese d'angouleme et partie orientale de celui de saintes) entre l'edit de nantes (1698) et la suppression des privileges (1789). Ces ordres traditionnels, masculins et feminins, "cloitres" (benedictins, cisterciens et chanoines reguliers de saint augustin), traversent avec difficulte la periode post-tridentine. Ils sont ici confrontes a la question protestante puis aux lumieres. Sur le plan interne, les coutumes maintiennent l'exemption, le systeme de la commende nourrit des abbes et "officiers" controverses, et les vocations sont rares, les places limitees. Les relations avec la societe sont entachees des droits et des impots varies et souvent anachroniques, mal acceptes et peu reinvestis. Les religieux consacrent souvent plus de temps aux procedures juridiques qu'a l'apostolat quatre periodes se degagent. Le lourd bilan des guerres religieuses et ses consequences durables jusqu'en 1640 ne favorise pas les premieres tentatives de reformes. Le mouvement de reprise de la vie religieuse s'accelere de 1640 a 1665, mais echoue dramatiquement (st-cybard et la couronne). Ce n'est qu'entre 1665 et 1730 que les abbayes d'angoumois peuvent s'adapter a la pression d'un royaume officiellement sans desordre et catholique (bassac et la couronne: mauristes et genovefains ; benedictines de st-ausone: reforme interne). Cette normalisation tres fragile est remise en cause des 1730 tant par les autorites civiles que religieuses, par les reguliers que les paysans. Ce sont des abbayes en sursis que la periode revolutionnaire suprime en charente.