thesis

Un siècle de leçons d'histoire (1870-1970) : l'histoire enseignée dans les lycées et collèges publics de garçons

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Rennes 2

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

After the 1871 defeat and concerning secondary studies the reorganisation of which was completed in 1902, the republican reformists assigned history with the double aim of carrying on the heritage of << humanities >> as well as laying the road for a new french nation and a new french republic. In the classroom, the lesson, in a strict sense, was a way to transit information and it was the ultimate mode used by this proud state educational system, self confident in delivering its message, the contents of which it borrowed from a historical school, an almighty school protected by the state. If, in reality, the teacher's speech talent impressed and attracted the pupils'active attention, history at school, being associated to mechanical practices and a knowledge, the extent of which was illimited by erudition and the permanent search for truth, was perceived by the outsider as more teaching of memory. Thus, this distance between the purposes assigned to the discipline and its image was a drawback for many praticians. Those historians often denounced the programs, yet they never put into questions the methods which, to their eyes, founded the prestige of secondary teaching and therefore their own power. Under such conditions, pedagogical innovation, as it was slowed by the school system, couldn't evolue easily. At the beginning of the second twentieth century, in spite of slight changes, the history lesson, which was more dedicated to the knowledge of the past than to the understanding of societes and civilisations, more declarative than analysing, kept a constant image. At a time when teaching practises are changing from transmitting a message to pupils, this relative immobilism is founding the breach of a discipline endangered by its own paradoxes

Abstract FR:

Apres la défaite de 1871, au sein des études secondaires dont la réorganisation est parachevée en 1902, les républicains réformistes et laïques assignent à l'histoire la double charge de porter l'héritage de l'enseignement des humanités et de tracer, en suivant la chaîne des temps, le visage contemporain de la nation et de la république françaises. Dans les classes, la leçon, stricto sensu lecture et, par extension, procédé de transmission orale d'un énoncé, est le vecteur privilégié de cet enseignement d'état sur et fier de son message, empruntant son contenu à une école historique hégémonique et protégée par le pouvoir. Si, de fait, le talent de parole du maître peut briller et provoquer l'écoute active des élèves, l'histoire scolaire, associée a des pratiques machinales et a des connaissances que l’érudition et le souci de vérité rendent illimitées, est perçue par le regard extérieur comme un enseignement de mémoire. Or cet écart entre les objectifs assignés à la discipline et son image constitue un écueil auquel nombre de praticiens ont été sensibles. Dénonçant les programmes, ils ont toutefois rarement remis en question des pratiques qui fondaient, selon eux, le prestige de l'enseignement secondaire et, corollairement, leur propre pouvoir. Dans ces conditions, l'innovation pédagogique, déjà freinée par les pesanteurs multiples du système scolaire, a perce difficilement. Au début du second vingtième siècle, malgré quelques nouveautés périphériques, la leçon d'histoire, tournée vers la connaissance du passé plus que vers la compréhension des sociétés et des civilisations, plus déclarative que problématique, garde une configuration stable. A l'heure où, du savoir de référence au public scolaire concerné, mutent les principaux paramètres des situations d'enseignement, ce relatif immobilisme creuse les lézardes d'une discipline fragilisée par ses propres paradoxes