Sainteté féminine, sainteté royale dans le haut Moyen Age occidental (Ve-XIe siècles)
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Paris 4Disciplines:
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Plusieurs reines ayant vécu entre le Ve et le XIe siècle sont vénérées comme saintes en occident : Clotilde, Radegonde et Bathilde dans les royaumes mérovingiens, de nombreuses reines anglo-saxonnes dont la plus célèbre est Ethelred, l'impératrice carolingienne Richarde, les impératrices ottoniennes Mathilde, Adelaïde et Cunégonde, les épouses des rois Edgar, Alfred et Edmond de Wessex au IXe siècle et enfin Marguerite d’Écosse au XIe siècle. Les sources qui permettent d'approcher la spiritualité et l'action de ces femmes sont essentiellement des sources hagiographiques, des vitae, confrontées à d'autres sources narratives comme des annales, chroniques ou histoires dont les plus remarquables sont l'histoire des francs de Grégoire de Tours et l'histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bede le vénérable. L'idéal de sainteté élaboré par les hagiographes témoigne de constantes remarquables. Il trouve son unité dans le principe de l'imitatio christi, auquel s'adjoignent les figures de Marie et d'Hélène. La sainte reine est médiatrice et gardienne de la memoria au palais comme au monastère. Epouse chrétienne, elle est porteuse de biens spirituels, ce qui débouche sur un véritable engendrement spirituel qui transforme son entourage. L'idéal de la sainte reine se construit cependant progressivement. C'est au Xe siècle, avec la vita chrothildis, qu'émerge l'image d'une reine, épouse et mère, conseillant son époux, contribuant à la conversion de Clovis, et avec lui de la nation franque. La comparaison entre la Gaule et l’Angleterre offre des points communs, mais révèle aussi le maintien de traditions germaniques et matrilinéaires dans les iles britanniques.