Commerce, empire et révolutions dans le monde atlantique : la colonie de Saint-Domingue, entre métropole et Etats-Unis (ca. 1778-ca. 1804)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation addresses the question of the links between the commercial revolution and the political revolution at the end of the eighteenth century. In particular, it analyses the connected issue of the colonial exclusif and of liberty of trade; as a problem of political economy, as a sum of legal norms and as commercial practices. This enables to shed light on the variety of political associations that emerged in the Age of Revolutions. The case study is the political and economic relationships between the wealthiest colony in the world, Saint-Domingue, the metropole and the United States, From the 1778 French-American alliance to the birth of Haiti i 1804. This dissertation aims at questioning the so-called rise of the nation-state. It disputes the idea that the French Revolution exclusively created a unitary and centralized nation-state, founded on national sovereignty and defined as the political expression of the community of citizens. It also places the United States in its postcolonial history and reminds that independence was not the only possible end to the revolution in Saint-Domingue. This illuminates the multiplicity of imperial experimentations that took place in the Atlantic World at different scales, both within and beyond national borders and in the framework of a globalized economy. Thus, it becomes possible to follow the sinuous paths and crossings of intertwined revolutions
Abstract FR:
Cette thèse contribue à la réflexion sur le lien entre révolution commerciale et révolution politique à la fin du XVIIIe siècle, Plus précisément, elle analyse le problème lié de l'Exclusif colonial et de la liberté du commerce, à la fois comme objet de l'économie politique, comme ensemble de normes juridiques et comme pratique marchande, pour mettre en lumière la variété formelle des associations politiques esquissées à l'ère révolutionnaire. Ce travail prend pour objet d'étude les rapports politiques et économiques entre la colonie la plus riche du monde, Saint-Domingue, la métropole et les États-Unis, de l'alliance franco-américaine de 1778 à la naissance d'Haïti en 1804. En s'appuyant sur la nouvelle histoire atlantique et de la nouvelle histoire impériale, il s'agit de pousser jusqu'au bout la remise en cause de l'État-nation comme horizon indépassable. Cette thèse conteste l'idée d'après laquelle la Révolution française marqua seulement la fondation d'un État-nation unitaire et centralisé, établi sur le principe de la souveraineté nationale comme expression politique de la communauté des citoyens. Elle replace aussi les États-Unis dans leur histoire post-coloniale et rappelle que l'indépendance n'était pas la seule issue possible à la Révolution de Saint-Domingue. Émerge ainsi la multiplicité des expérimentations impériales qui se déroulèrent dans le monde atlantique, à différentes échelles, en deçà et au-delà des frontières nationales, et participant d'une économie mondialisée. En rompant la ligne droite qui conduirait de la Révolution à l'État-nation, il devient possible de suivre les sinuosités et les croisements d'histoires révolutionnaires entremêlées