Les perles de nacre du sultanat : les princesses ottomanes (mi-XVe - mi-XVIIIe siècle)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The mother-of-pearls of the sultanate. The Ottoman Princesses (mi-15th to mid-18th century) During the second half of the 15th century, an atypical social category gradually emerges, exclusively composed of female descendants of the sultans: the sultânân, or Ottoman princesses. Throughout the period under study, this category defines itself, its intern hierarchy and its relations with others. The specificity of Ottoman princesses lies in their dual identity: royal women on the one hand, members of the Ottoman elite on the other. Unable to solve this identity-related tension, the sultânân failed as a social category, which members have easily been taken into advantage. The dynasty used to so concerning matrimonial strategies as well as through ceremonial discourse, in order to exalt the preeminence of its lineage. In the political field, the Ottoman princesses played a key role in structuring political strategies through factions. Discreet, their actions have been continual; the broad frame of family has defined their area of participation within various domains such as diplomacy, the granting office, and interference in governmental affairs. Eventually, the princesses’ philanthropic action allowed them to assert themselves as fulfilled founders, who were intimately able to tie around their person the establishment of a pious foundation, a vakf, and of a lineage
Abstract FR:
Les perles de nacre du sultanat. Les princesses ottomanes (mi-XVe -mi-XVIIIe siècle) Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, émerge progressivement une catégorie sociale atypique, composée exclusivement des descendantes des sultans: les sultânân, les princesses ottomanes. Tout au long de la période étudiée, cette catégorie se structure, définit sa hiérarchie interne et ses relations avec les autres. La spécificité des princesses ottomanes réside dans leur double identité: femmes royales d'une part, membres de l'élite ottomane de l'autre. Incapable de résoudre cette tension identitaire, les sultânân demeurent une catégorie sociale avortée, dont les membres sont aisément instrumentalisés. La dynastie ne se priva pas de le faire, que ce fut au niveau des stratégies matrimoniales ou du discours cérémoniel; afin d'exalter la suprématie de sa lignée. Dans le domaine politique, les princesses jouèrent un rôle considérable dans l'élaboration d'une structure du pouvoir de type clientéliste. Discrète, leur action fut pourtant constante; le vaste cadre de la famille délimitait le canevas de leurs interventions, dans des domaines aussi variés que la diplomatie, l'attribution des offices, et l'ingérence dans les affaires gouvernementales. Enfin, l'action philanthropique des princesses leur permit de s'imposer en fondatrices accomplies, liant intimement, autour de leur personne, la fondation d'une œuvre pieuse, un vakf, et celle d'un lignage