thesis

À la croisée des politiques : circulation des mots d'ordre et engagements collectifs à la frontière septentrionale (1791-1793)

Defense date:

Jan. 1, 2011

Edit

Institution:

Lille 3

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The French Revolution's period that stretches from 1791 to 1793 stands as a time of uncertainty and reconstruction as far as political commitments are concerned. From Pas-de-Calais to Ardennes, French border territories may be considered as a crossroads where men and ideas circulate between Paris, England, and Belgium. The quantitative analysis of the themes tackled in petitions, adresses, songs underscores the fact that groups from different socio-political origins share the same references : the defence of the motherland or the struggle against conspiracies. However, the study of riots or civil ceremonies reveals thet the various ways of using these references compete against each other. The political endorsement, which can be defined as the local adaptation of general topics, becomes more obvious at a time when new intermediaries - such as soldiers or members of political societies - manifest themselves more openly. This adaptation of general political themes to the material aspirations as well as the military fears of population encourages collective identifications and causes wider commitments. At the same time, these endorsements entail distortions of meaning, making it impossible for any collective entity to control them. The neccesary public safety, as well as politically biased strategies, thus lead officials and political activists to establish new structures of control whose aim is to stabilize local and national order. Therefore, we offer a contribution to the history of politization and revolutionary forces, whose ambition is to account for the numerous interactions and possibilities.

Abstract FR:

La séquence 1791-1793 de la Révolution française constitue un moment d'incertitude et de refondation dans les engagements politiques. Du département du Pas-de-Calais à celui des Ardennes, les territoires frontaliers français peuvent être envisagés comme un carrefour de circulation des hommes et des supports d'expression entre Paris, l'Angleterre et la Belgique. L'analyse quantitative des thématiques présentes dans les pétitions, les adresses, les chansons souligne le partage, par des groupes sociopolitiques différents, de mêmes références : la défense de la Patrie ou encore la lutte contre les complots. Toutefois, l'étude des émeutes et des cérémonies civiques révèle les usages concurrents de ces références. L'appropriation politique, c'est-à-dire l'adaptation partisane et locale de mots d'ordre généraux, s'intensifie durant une période où s'affirment de nouveaux intermédiaires tels que les membres des sociétés poltiiques ou les soldats. Cette adaptation de thématiques politiques générales aux aspirations matérielles et aux craintes militaires des populations encourage les identifications collectives et provoque des engagements élargis. En même temps, les appropriations induisent des détournements de sens qui empêchent tout encadrement strict des interventions collectives. Les impératifs de Salut public et les stratégies partisanes conduisent alors les détenteurs de fonctions officielles et les militants à mettre en œuvre de nouvelles structures de contrôle pour stabiliser l'ordre local et national. Nous proposons donc une contribution à l'histoire de la politisation et des dynamiques révolutionnaires qui restitue la multiplicité des interactions et des possibles